Le Journal de Montreal

Le pire secteur de Montréal perd une clinique de dépistage

Un rendez-vous sera maintenant nécessaire pour les résidents de Montréal-Nord

- MAUDE OUELLET

La seule clinique de dépistage sans rendez-vous de Montréal-Nord a fermé ses portes hier bien qu’il s’agisse de l’arrondisse­ment le plus touché par la COVID-19.

« Ce qui me trouble, c’est que MontréalNo­rd, c’est là où il y a le plus de cas, or à partir de ce soir, il n’y aura plus de centre de dépistage [sans rendez-vous] sur le territoire », déplore Paule Robitaille, députée libérale de Bourassa-Sauvé.

La clinique sans rendez-vous annexée au CLSC de Montréal-Nord devait initialeme­nt tenir ses opérations du 4 au 6 mai uniquement.

Le Centre intégré universita­ire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nordde-l’Île-de-Montréal a décidé de prolonger ses activités jusqu’au 11 mai, mais n’a pas jugé nécessaire de les étendre davantage.

« Le but de ce centre était de dresser un portrait épidémiolo­gique du secteur, explique Marie-Hélène Giguère, conseillèr­e-cadre aux relations médias du CIUSSS. Nous n’avons pas besoin de le remplacer », affirme-t-elle.

En date d’hier, l’arrondisse­ment de Montréal-Nord comptait 1762 cas de COVID-19, soit près de 10 % de tous les cas à Montréal.

Les citoyens de MontréalNo­rd devront désormais se déplacer à la clinique située à l’Hôpital Rivière-des-Prairies aux limites de l’arrondisse­ment.

« Ce n’est pas à côté, ce n’est pas au coeur de Montréal-Nord. Pour les gens de ce secteur, ce n’est pas pratique », lance la députée.

« Ils vont devoir faire tout le processus pour prendre un rendez-vous », ajoute-t-elle.

PROBLÈME D’ACCESSIBIL­ITÉ

Une préoccupat­ion que partage Steves Boussiki, directeur général de la Table de quartier de Montréal-Nord.

« La crainte d’enlever la clinique de dépistage, c’est que les gens ne puissent pas se déplacer puisqu’ils ont des enjeux de mobilité. Il y a aussi d’autres enjeux de pauvreté qui font en sorte que les gens ne veulent pas se déplacer », croit-il.

Selon lui, une ressource stationnai­re de dépistage permettrai­t de mieux cerner la pandémie sur le territoire.

PAS DE PLAN

Mme Robitaille déplore le peu d’informatio­ns sur la stratégie de dépistage qui sera déployée.

« Le CIUSSS est incapable de nous dire la suite des choses et quand on cogne à la porte de la santé publique, nous n’avons pas plus de réponses », dit-elle.

Quant à elle, la mairesse de l’arrondisse­ment, Christine Black, attend impatiemme­nt que les cliniques de dépistage mobiles soient déployées dans le secteur.

« La santé publique nous a dit que ce serait dans les prochains jours », soutient-elle.

Sans compter les prélèvemen­ts d’hier qui n’étaient pas encore comptabili­sés, la clinique de dépistage sans rendez-vous avait fait 1014 tests depuis le 4 mai.

 ?? PHOTO BEN PELOSSE ?? Une soignante effectue un prélèvemen­t pour le dépistage de la COVID-19 à la clinique sans rendez-vous près du CLSC de Montréal-Nord. Le centre a été en activité toute la journée avant qu’il soit démantelé en début de soirée.
PHOTO BEN PELOSSE Une soignante effectue un prélèvemen­t pour le dépistage de la COVID-19 à la clinique sans rendez-vous près du CLSC de Montréal-Nord. Le centre a été en activité toute la journée avant qu’il soit démantelé en début de soirée.
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Députée
PAULE ROBITAILLE Députée

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