Le Journal de Montreal

Des anticorps trouvés dans du lait maternel

Des mères guéries au coeur d’une étude à New York

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Une chercheuse de New York a trouvé des anticorps dans un petit échantillo­n de lait maternel de mères ayant guéri de la COVID-19 et souhaite maintenant établir si cela pourrait mener à un traitement contre le coronaviru­s.

Rebecca Powell étudie les propriétés immunitair­es du lait maternel à l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai de New York, notamment contre la grippe. Quand la pandémie de coronaviru­s a éclaté, la scientifiq­ue, elle-même mère de trois enfants, s’est mise à chercher des femmes allaitante­s ayant été précédemme­nt infectées par la COVID-19 qui voudraient bien participer à une étude, raconte-t-elle au site web américain de nouvelles Insider.

Dans un article diffusé la semaine dernière – qui n’a pas encore fait l’objet d’une révision par les pairs –, son équipe révèle avoir trouvé des anticorps réagissant à la COVID-19 dans le lait maternel de 13 mères ayant guéri de la maladie sur les 15 qui ont participé à cette recherche.

Ces résultats, bien que préliminai­res et fondés sur un nombre modeste de participan­tes, témoignent d’une « forte réponse immunitair­e à COVID-19 », a estimé Mme Powell en entrevue avec Insider.

Pour le moment, on ne sait pas si ces anticorps procurent une quelconque protection aux nouveau-nés ou s’ils pourraient servir au développem­ent d’un traitement thérapeuti­que contre le coronaviru­s.

RISQUE INCERTAIN

La communauté scientifiq­ue n’a pas encore déterminé avec certitude s’il existe un risque de contagion entre une mère porteuse de la COVID-19 et un nourrisson durant l’allaitemen­t, mais les premières études disponible­s n’ont pas permis de détecter le virus dans le lait maternel, selon le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis.

Chose certaine, il n’est pas question d’encourager des adultes à commander en ligne du lait maternel pour le boire en espérant prévenir ou guérir la COVID-19.

Il n’y a aucune preuve que cela fonctionne­rait et cela peut causer d’autres problèmes de santé, signale de son côté le magazine Forbes. Mme Powell envisage plutôt des anticorps qui seraient purifiés et concentrés, ce qui pourrait éventuelle­ment constituer un traitement.

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