Le Journal de Montreal

Le Cirque du Soleil recrute la BN

La banque aidera le CA à choisir la meilleure stratégie

- JEAN-FRANÇOIS CLOUTIER

Confronté à un effondreme­nt de ses revenus, le Cirque du Soleil mandate la Banque Nationale pour explorer divers scénarios de survie, incluant sa vente à une autre entreprise.

Le Cirque a confié la semaine passée à la banque montréalai­se le soin de l’aider à déterminer de quelle façon elle pourra se relever de la crise du coronaviru­s.

« Nous confirmons que la Financière Banque Nationale a été mandatée à titre de conseillèr­e par le Cirque du Soleil. Nous n’aurons pas d’autres commentair­es », nous a indiqué hier par courriel Jean-François Cadieux, porte-parole de la Banque Nationale. L’informatio­n nous a aussi été confirmée par le Cirque.

La banque devra notamment aider le conseil d’administra­tion présidé par l’ex-dragon Mitch Garber à déterminer s’il est plus avantageux pour l’entreprise d’être vendue ou d’obtenir une nouvelle injection d’argent de ses propriétai­res actuels.

C’est le fonds américain TPG (à 55 %), le groupe chinois Fosun (à 25 %) et la Caisse de dépôt et placement (à 25 %) qui détiennent aujourd’hui le Cirque.

MANQUE D’ARGENT

Ils ont injecté la semaine dernière 50 millions de dollars américains d’argent frais dans le Cirque, mais ce ne sera vraisembla­blement pas suffisant.

L’entreprise de divertisse­ment montréalai­se a annoncé à la fin mars envisager la faillite, parmi d’autres scénarios, alors que la crise du coronaviru­s l’a contrainte à annuler l’essentiel de ses spectacles. Quelque 4700 employés ont été mis à pied temporaire­ment.

Avant même la crise, l’entreprise traînait une lourde dette de près d’un milliard de dollars américains héritée en partie de son achat par le groupe de propriétai­res en 2015.

UNE ACQUISITIO­N SENSÉE

Dans une note diffusée hier, l’analyste Adam Shine, de la Nationale, juge que l’intérêt qui a été manifesté par le géant Québecor pour le Cirque du Soelil n’est pas dénué de sens. Ce dernier souligne que le Cirque était déjà affligé par plusieurs problèmes sérieux avant la crise. Entre autres, son spectacle R.U.N. à Las Vegas, qui aurait coûté 70 millions $ US à produire, a été un flop total.

L’entreprise aurait aussi perdu de l’argent en Chine et à New York.

MOINS DE RISQUES

L’idée d’un Cirque plus petit mais plus rentable, telle que véhiculée par Québecor la semaine passée, trouve donc écho auprès de l’analyste. Cette stratégie moins risquée pourrait mener, selon lui, « à une situation financière moins précaire » pour le Cirque, « où le coeur des opérations rentables serait optimisé efficaceme­nt ».

Selon Adam Shine, la valeur de l’entreprise pourrait alors se situer autour d’un milliard de dollars américains.

L’analyste estime aussi que l’intérêt de TPG et de Fosun à poursuivre dans l’aventure du Cirque dépendra probableme­nt de l’ampleur des aides gouverneme­ntales à la fois québécoise et fédérale dans le Cirque.

« Il reste aussi à voir ce que la Caisse voudra faire », note-t-il.

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PHOTO D’ARCHIVES, FRANCIS HALIN La Banque Nationale aidera le CA, présidé par l’homme d’affaires Mitch Garber, dans ses efforts de sauvetage du Cirque.

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