Le Journal de Montreal

Salomé Corbo aide dans les champs

Elle a choisi ce travail après avoir perdu tous ses contrats

- SANDRA GODIN Journal

En raison de la pandémie, la comédienne Salomé Corbo a perdu tous ses contrats jusqu’à la fin de 2020. Pour arrondir les fins de mois, mais surtout se rendre utile, la mère de trois enfants prêtre main-forte à une ferme de Lanaudière.

Salomé Corbo a signifié sur les réseaux sociaux son intérêt pour aller aider dans les champs bien avant que l’Union des producteur­s agricoles (UPA) lance un appel à la population québécoise pour combler le manque de travailleu­rs saisonnier­s en provenance de l’étranger, pour lequel ils ont reçu près de 7260 candidatur­es.

Sur Twitter, la Ferme Bonneterre, située dans Lanaudière et qui produit de la farine biologique, lui a répondu qu’elle avait besoin de main-d’oeuvre pour ramasser des roches et planter des saules. La comédienne de 43 ans est d’abord allée faire deux jours comme bénévole, pour tester son endurance physique. Depuis, elle est sur appel jusqu’à tant que les besoins soient plus grands pour la plantation, au cours du mois de mai.

Salomé Corbo confie au que sa motivation première était d’abord d’occuper son calendrier, qui s’est « vidé d’un coup » en raison de la pandémie.

« Je me suis dit que tant qu’à ne pas travailler, j’aime mieux aller travailler aux champs, et me sentir utile à la société », fait-elle valoir.

LA CATASTROPH­E

Après ses deux jours « tests », Salomé Corbo a demandé à la ferme de l’engager officielle­ment. Elle ne le cache pas, la situation financière de plusieurs comédiens est « catastroph­ique ».

« Je travaille énormément de mars à décembre, et tout porte à croire qu’on ne tournera pas. Je n’ai plus un sou, et c’est le cas de bien des acteurs. Ça fait vingt ans que je suis diplômée et j’ai eu la chance de ne jamais avoir eu besoin d’un autre emploi. Mais là, les comédiens qui dépendent des tournages et des théâtres d’été, c’est la catastroph­e. »

Salomé Corbo gagne le salaire minimum à la ferme. « Pour l’instant, je n’ai pas pensé à demander la PCU (prestation canadienne d’urgence). Je pense à ceux qui en ont plus besoin avant moi, mais là, j’ai besoin d’argent aussi ».

« On a une vision de l’artiste qui gagne 400 000 $ par année, mais ce n’est pas ça du tout, plaide la comédienne. Moi, mon 50 000 $, 60 000 $ que je fais par année, qui est tout à fait raisonnabl­e, je ne peux pas le faire. »

D’autres personnali­tés de la sphère artistique ont choisi d’aller prêter main-forte durant la pandémie, comme la comédienne Christine Beaulieu, qui aide une ferme maraîchère de Trois-Rivières.

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Salomé Corbo

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