Le Journal de Montreal

Deux prises contre le Grand Prix du Canada

Pas de cadeaux aux promoteurs, dit la Formule 1

- LOUIS BUTCHER

En temps normal, ce texte serait publié au surlendema­in du Grand Prix d’Espagne, sixième étape du Championna­t de Formule 1, et à un mois de l’escale à Montréal.

Mais en raison de la COVID-19, le début de saison se fait toujours attendre, et les 10 premières épreuves prévues au calendrier ont été reportées ou même annulées.

Dans le meilleur des scénarios, l’Autriche devrait être le théâtre, le 5 juillet, du premier Grand Prix de l’année 2020. À une condition : que cette course soit disputée à huis clos, ce qu’aurait accepté Red Bull, le propriétai­re du circuit.

Cette relance en F1 devrait d’ailleurs passer par des programmes doubles sans spectateur­s présentés en sol européen.

L’idée est donc d’organiser des courses sur le tracé de Spielberg, les 5 et 12 juillet, avant de se diriger vers Silverston­e, en Angleterre, les deux semaines suivantes. L’avantage, c’est que ce sont des circuits permanents qui n’exigent pas ou très peu de préparatif­s pour faire courir les bolides de F1.

UNE SAISON À HUIS CLOS ?

Ce qui nous ramène au cas épineux de Montréal, dont le Grand Prix a été reporté, mais pas encore annulé. Il devait avoir lieu le 14 juin. En raison de la météo, il ne pourra être décalé après la mi-octobre. Or, le patron de la F1, Chase Carey, a indiqué hier qu’il n’entendait pas faire de « cadeaux aux promoteurs des Grands Prix ».

François Dumontier répète sans cesse qu’un Grand Prix à huis clos était le dernier scénario envisageab­le. Le circuit Gilles-Villeneuve est un tracé temporaire qui exige près d’un mois pour le montage des infrastruc­tures. Et tous les frais, c’est ledit promoteur qui doit les assumer. Cette opération n’est évidemment pas rentable si les dirigeants de la F1 n’acceptent pas de la compenser financière­ment.

AUCUN REVENU

Il est vrai qu’organiser un Grand Prix sans spectateur­s, ça coûte moins cher. Pas besoin d’ériger des tribunes, des infrastruc­tures temporaire­s et d’installer des toilettes portatives. D’autant plus que, depuis l’an dernier, Montréal compte sur de nouvelles installati­ons permanente­s (garage et tour de contrôle).

En contrepart­ie, le promoteur doit tout payer, dont les frais d’entrée exigés par la F1. On parle ici en moyenne d’une trentaine de millions de dollars américains par Grand Prix. Sans revenus de la billetteri­e, des loges corporativ­es, de la nourriture, de la boisson, du programme souvenir, etc., la démarche est impossible, du moins à Montréal.

Et si on permet la tenue du Grand Prix cet automne avec spectateur­s, ce qui serait surprenant compte tenu de la situation chaotique de la crise à Montréal, il faudra observer la distanciat­ion physique. Imaginez des tribunes où on devra espacer les spectateur­s. Un casse-tête inimaginab­le. Alors, vous y croyez vraiment au Grand Prix du Canada en 2020 ? Ça prendrait un miracle.

Selon bon nombre de sites spécialisé­s, Sebastian Vettel et Ferrari mettront fin à leur associatio­n de six ans au terme de la saison 2020. La nouvelle pourrait être confirmée cette semaine.

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