PLUS CONNUE À L’ÉTRANGER QU’À LA MAISON
Aussi illogique que cela puisse paraître, Cynthia Gauthier est plus connue à travers les ÉtatsUnis qu’elle ne l’est au Québec. Et pourtant, elle fracasse des records.
Détentrice du plus haut saut à bord de son immense camion à la silhouette canine, en plus de faire rugir le moteur sous son capot, Gauthier fait hurler les foules américaines, européennes et asiatiques avec ses acrobaties.
Vrai que les compétitions de Monster Truck ne sont pas légions dans la Belle Province comme ils le sont au sud de la frontière. N’empêche, la cascadeuse de 31 ans carburant aux émotions fortes mérite toute l’attention que lui donnent les amateurs de la grande série Monster Jam. Elle y gravite depuis six ans et repousse constamment ses limites.
Gauthier est habituée aux gradins bondés dans les stades américains. Ce weekend, sans cette fichue pandémie, elle roulerait sur la terre battue du Rice-Eccles Stadium à Salt Lake City. Et à la fin mai, elle aurait dû éblouir les spectateurs à Francfort en Allemagne, et à la fin juin, à Lyon en France.
UNE ÉTOILE
L’an dernier, la Québécoise a remporté trois épreuves en style libre, discipline où les spectateurs votent pour les meilleures prestations dans l’un des trois volets du spectacle. Elle a de plus gagné un évènement général. En méritant son billet aux Finales mondiales à Orlando, elle a décroché le titre du plus haut saut. À bord d’un engin de près de cinq tonnes au puissant moteur de 1500 chevaux-vapeur et gigantesques roues qu’elle propulse dans les airs, il ne faut surtout pas avoir froid aux yeux.
« Je suis la seule Canadienne à piloter ces engins. Je me bats à armes égales contre des pilotes, hommes et femmes. Je vais partout dans le monde, explique Gauthier, une femme qui n’oublie jamais son patelin de Saint-Benoît, aujourd’hui fusionné à Mirabel. Je performe dans une discipline visant les familles et les enfants. Je veux les inspirer. Mais ici [au Québec], ma discipline n’est pas aussi connue. »
Gauthier n’a jamais roulé au Québec, mais a fait écarquiller des yeux ailleurs au pays. La jeune pilote souhaiterait bien démontrer ses talents aux amateurs de « grosses roues » d’ici.
TRÈS OCCUPÉE
Résidente de la région de Sarasota, en Floride, depuis cinq ans, elle est rentrée au Québec dès les premiers signes de la pandémie. Tous les jours, elle vient en aide aux agriculteurs dans sa région des Laurentides. Passionnée dans tout ce qu’elle entreprend, elle fait aussi rouler son entreprise de soudure, Pin Metal Up, qu’elle a fondée l’an dernier.
Pour l’instant, elle ne sait pas ce que lui réserve l’avenir. Les évènements au MetLife Stadium du New Jersey, au Gillette Stadium de Foxboro, en juin, ainsi qu’au Ford Field de Detroit, en juillet, ne sont pas encore annulés.
Consciente qu’il sera plus difficile d’attirer d’imposantes foules, elle continuera toujours à foncer pour épater la galerie.