Saison du Rocket à l’eau
La Ligue américaine confirme l’annulation du reste de la saison et des séries
Le Rocket de Laval peut maintenant dire adieu à la fin de la saison 2019-2020 et à ses minces espoirs d’une participation aux séries.
Si Gary Bettman espère encore la relance des activités dans la LNH au cours de l’été ou un peu plus tard, David Andrews, le président de la Ligue américaine de hockey (LAH), a confirmé hier l’annulation de la campagne et des séries de la Coupe Calder en raison de la pandémie.
Joël Bouchard, l’entraîneur-chef du Rocket, restait très serein.
« Je ne peux pas placer mon agenda personnel devant la crise actuelle, a dit Bouchard lors d’une très généreuse entrevue téléphonique avec les médias. Il y a des gens qui souffrent partout dans le monde et des tonnes de personnes qui sont touchées par ce virus. Il y a un aspect humain beaucoup plus important que le sport. »
Le Rocket n’aura finalement jamais la chance de remonter au classement. Au moment de l’interruption de la saison, le 12 mars, la bande à Bouchard était au sixième rang de la division Nord, à quatre points des Devils de Binghamton qui occupaient la quatrième position, et en dernière place pour une présence en séries.
Avec encore 14 matchs au calendrier et fort d’une séquence de quatre victoires et huit gains à ses neuf dernières rencontres, le Rocket croyait en ses chances de participer aux séries pour une première fois en trois ans d’existence à Laval.
« Je pense que peu d’équipes auraient voulu nous affronter en séries éliminatoires », a présumé Bouchard.
Dans un entretien encore plus long que trois périodes de hockey, Bouchard a parlé de l’avenir de l’organisation avec optimisme. Il a recyclé les mots du directeur général Marc Bergevin en disant que l’équipe se dirigeait dans le bon chemin en matière du développement de ses joueurs.
L’ancien défenseur des Flames de Calgary et des Predators de Nashville s’est réjoui des progrès des Jake Evans, Cayden Primeau, Cale Fleury et Otto Leskinen, notamment. Mais il a aussi décortiqué l’évolution des deux principaux espoirs du CH, Jesperi Kotkaniemi et Ryan Poehling.
KOTKANIEMI A SUIVI LES DIRECTIVES
Malgré un renvoi dans la LAH à sa deuxième saison en Amérique du Nord, Bouchard croit toujours en Kotkaniemi.
« Il s’est blessé en début de saison avec le Canadien, a rappelé Bouchard. Quand tu as peu d’expérience, c’est parfois plus difficile de gérer une blessure. »
« J’ai eu de bonnes discussions avec lui à son arrivée à Laval, a-t-il enchaîné. J’ai passé de longues minutes à regarder des vidéos à ses côtés. Je ne lui disais pas qu’il était beau, gentil, et le meilleur. Je lui présentais des pistes de solutions pour voir des améliorations. Il avait une grande ouverture d’esprit. Je l’ai adoré comme joueur. »
Avant de subir une sérieuse blessure à la rate le 6 mars, le Finlandais de 19 ans avait eu le temps d’inscrire 13 points, dont un but, en 13 matchs.
« Il est en santé, il a recommencé à s’entraîner, a précisé Bouchard. Il ne garde pas de séquelles de sa blessure. Il a obtenu des acquis avec nous. Pour moi, c’était une expérience agréable. J’avais un gars de talent, mais il ne pouvait pas juste faire ce qu’il voulait. Il suivait nos directives à 100 %. »
ANNÉE IMPORTANTE POUR POEHLING
Poehling, le choix de premier tour du CH en 2017, n’a pas défoncé la baraque à ses débuts avec le Rocket. L’Américain de 21 ans a connu une saison difficile avec 13 points (5 buts, 8 passes) en 36 matchs. À l’image de Kotkaniemi, Bouchard n’adhère pas à la théorie d’une campagne décevante avec son autre joueur de centre.
« Les attentes [...] ne sont pas toujours les mêmes pour les médias que pour les organisations, a expliqué l’entraîneur au casque rouge. Ryan avait connu un premier match magique dans la LNH [tour du chapeau et but en fusillade]. Ce n’était pratiquement pas juste pour lui. Il n’avait pas d’expérience chez les pros. Il n’avait pas gagné tous les trophées dans la NCAA. »
« Nous savions qu’il y aurait un cheminement pour lui. Ryan a vécu une expérience qui n’a pas de prix. Il connaît maintenant la réalité de la LAH et de la LNH. Il a eu de bons moments et des moments difficiles. Ça fait partie d’une saison de recrue. »