LES YEUX RIVÉS SUR L’ALLEMAGNE
Les Bundesliga 1 et 2 seront les premiers circuits majeurs à présenter à nouveau des matchs durant la pandémie
C’est samedi que la Bundesliga d’Allemagne deviendra la première ligue majeure de soccer à reprendre ses activités avec la présentation de six matchs. C’est donc tout le monde sportif qui aura les yeux braqués sur l’Allemagne.
De fait, c’est l’ensemble de la Ligue allemande (DFL) qui reprendra ses activités. Celle-ci inclut 36 équipes, soit 18 dans la Bundesliga et 18 autres en deuxième division, la Bundesliga 2.
Tout est encadré par un document de 50 pages. Mais oubliez les partisans en liesse dans des stades pleins, les rencontres seront présentées à huis clos.
Déjà, l’ambiance va trancher avec celle à laquelle les joueurs sont habitués, puisque la Bundesliga est la ligue de soccer qui attire le plus de partisans dans le monde avec une moyenne de 43 302 spectateurs par partie, selon des données compilées l’an dernier par l’observatoire du football du Centre international d’étude du sport, un organisme indépendant basé en Suisse.
Toujours selon cette étude, la Bundesliga
2 vient au 10e rang. Pas surprenant donc que l’expérience allemande soit scrutée à la loupe.
Les Allemands sont reconnus pour leur méthodisme et leur efficacité, et ils l’appliquent à merveille dans les nombreuses précautions mises en place afin d’éviter les risques de propagation de la COVID-19. On s’en doute, ils ne veulent pas perdre la face alors que la planète entière regarde.
Les joueurs sont mis en isolement une semaine avant les premiers duels, le nombre d’officiels et d’employés sera limité au strict minimum, et comme dit plus tôt, les stades seront vides de spectateurs.
RESPONSABILITÉ
Mais ça va plus loin que le simple confinement pour les joueurs qui sont actuellement logés à l’hôtel. Dans certains cas, comme pour Schalke 04 contre Borussia Mönchengladbach, les joueurs sont installés dans les hôtels attenants au stade de l’équipe.
Qui plus est, on ne veut tellement pas prendre de risques que les athlètes doivent eux-mêmes faire leur lit pour éviter que du personnel de l’hôtel n’entre dans leur chambre.
Comme la Bundesliga va pour ainsi dire tracer la voie pour le reste des circuits majeurs du monde au cours des prochaines semaines, on comprend que les Allemands ne veulent pas se planter.
Ainsi, le responsable médical de la ligue, Tim Meyer, en appelle à la responsabilité des joueurs pour permettre la reprise ordonnée du championnat qui est à l’arrêt depuis le 13 mars.
« Le comportement de chaque joueur sur et en dehors du terrain sera crucial jusqu’à la fin de la saison », a-t-il déclaré à Reuters au cours du week-end.
Mais la DFL ne ménage pas les efforts puisque l’on teste massivement les joueurs.
Il y a moins de deux semaines, on a effectué deux vagues de tests, pour un total de 1724, qui ont été menés auprès des athlètes des 36 clubs de première et deuxième division.
Ces tests avaient alors révélé une dizaine de cas.
FAUX DÉPART
Certains commencent par contre à émettre des doutes puisque déjà une équipe sera sur le carreau pour au moins deux semaines.
En effet, l’ensemble du Dynamo de Desden, une formation de deuxième division, a été mis en quarantaine après que deux joueurs aient eu un résultat positif à la COVID-19.
L’équipe devait affronter Hanovre 96, dimanche, mais elle devra déclarer forfait pour ses deux prochains matchs.
Les autorités sanitaires de la Ville de Dresden ont assigné à domicile tous les membres du personnel technique et les joueurs pour une période de 14 jours.
C’est donc un faux départ, comme il risque possiblement d’y en avoir d’autres. Et si c’était le cas, ça pourrait sonner le glas du sport professionnel pour plusieurs mois partout dans le monde.
CRITIQUES
Le retour au jeu est loin de faire l’affaire de tous, et certains joueurs l’ont manifesté publiquement.
C’est le cas du défenseur de l’Union de Berlin, Neven Subotic, qui n’est pas heureux, même si les matchs seront présentés derrière des portes closes.
« La situation est précaire pour chacun de nous. Il va simplement y avoir beaucoup de gestion de risques pour essayer d’atteindre la ligne d’arrivée avec le moins de victimes possible. Peu importe quand nous recommencerons, ça sera trop tôt », a-t-il avancé dans une entrevue accordée à la BBC.
« Il n’y aura pas de partisans et je ne vais pas faire semblant que ce n’est pas important. Ça l’est, et ça rend tout ça très particulier. »