Le Journal de Montreal

UNE CARRIÈRE BÂTIE SELON SES TERMES

- Mathieu Boulay MBoulayJDM

Georges St-Pierre a laissé une trace indélébile dans les arts martiaux mixtes. Son intronisat­ion au Temple de la renommée de l’UFC en est une belle preuve. En plus de ses succès dans l’octogone, le combattant québécois aura été en mesure de se faire respecter par l’organisati­on américaine.

Peu d’athlètes sont parvenus à tenir tête au président Dana White tout en conservant les mêmes privilèges. « GSP » n’a jamais hésité à donner son opinion sur des dossiers qui étaient considérés comme des tabous au sein de l’Ultimate Fighting Championsh­ip (UFC).

« Je suis très heureux d’avoir pu faire ça [ma carrière] selon mes termes, a mentionné St-Pierre au Journal. Au début, je me suis battu afin que mon sport soit accepté comme un vrai sport. On était traités comme des barbares et pas vraiment comme des athlètes. »

« Pour moi, il était aussi important que notre sport devienne propre. Il y avait beaucoup de drogues de performanc­e. Je suis content d’avoir fait ma part. »

Il n’a pas lâché le morceau pendant des mois. Ses nombreuses déclaratio­ns ont forcé la main aux dirigeants de l’UFC qui ont implanté une politique antidopage.

Est-ce qu’il a eu peur d’être victime de représaill­es de la part de White et de ses partenaire­s ?

« Je n’ai jamais pensé à cette possibilit­é. Pour moi, c’est important de faire ce que je juge être la bonne affaire. Je ne suis pas un conformist­e. Lorsqu’on me dit de faire quelque chose, je demande toujours pourquoi. Si ça a du sens, je vais accepter. Sinon, je vais refuser.

« Je ne suis pas un mouton. Si j’ai tout fait pour améliorer les conditions des combattant­s, c’est parce que je jugeais que c’était la bonne chose à faire. »

DE TRÈS MINCES CHANCES

Le feu qui brûle à l’intérieur de chaque combattant est très difficile à éteindre. Celui de « GSP » est encore bien présent.

« C’est sûr que ça brûle encore. Je regarde encore beaucoup les combats et je regarde les gars. Je ne me suis pas retiré parce que je ne pouvais plus combattre, mais bien parce que je ne voulais plus. »

« Je suis encore très bon dans le gymnase. J’ai encore la confiance et je pourrais retourner me battre demain matin. Par contre, lorsque je me lève le matin, ça ne me tente pas de retourner dans ce zoo-là. Je suis très heureux où je suis. »

Dans les derniers mois, il a accepté d’affronter Khabib Nurmagomed­ov. Le Russe était d’accord, mais Dana White n’a jamais voulu donner son approbatio­n.

« Ils ne veulent pas que leur investisse­ment prenne la porte, a ajouté St-Pierre. Ça ne m’intéresse pas de redevenir champion et de me battre trois ou quatre fois par année. »

« Si j’affrontais Khabib, ça serait selon mes termes. Par contre, les chances sont très très minces. Je ne suis pas un esclave. »

UNE SURPRISE

St-Pierre est très heureux d’être intronisé au Temple de la renommée de l’UFC.

« C’est un très beau geste de leur part. La significat­ion de cette annonce est importante pour moi. Ce fut une surprise lorsque je l’ai appris. Je pensais que Dana voulait me proposer de combattre à nouveau. »

Ses célébratio­ns ont été modestes samedi soir.

« Ma récompense a été les bons combats du UFC 249. La victoire de [Justin] Gaethje contre [Tony] Ferguson a été incroyable. J’adore cela lorsque les négligés l’emportent. C’est la beauté de notre sport. »

Georges St-Pierre est fier de ce qu’il a accompli dans les arts martiaux mixtes. Il a tiré sa révérence avec une feuille de route étoffée, mais il a surtout pu le faire alors qu’il était encore au sommet de son art.

Et ça, peu d’athlètes sont en mesure de le faire.

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Georges St-Pierre exhibe sa ceinture des poids moyens lors d’un match du Canadien, en 2017.
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