Pas assez de masques pour l’obliger
La rareté des couvre-visages explique la position du gouvernement davantage que l’aspect légal
Le masque est finalement sorti du sac… Bien avant l’aspect légal, c’est leur rareté qui explique pourquoi le gouvernement se retient pour l’instant de rendre le port obligatoire, ne serait-ce que dans le métro à Montréal.
Depuis le début de la crise, le premier ministre François Legault et le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, se réfugiaient derrière des dispositions légales pour expliquer leur position quant au port du couvre-visage.
L’opposition demande maintenant que le couvre-visage soit obligatoire dans les lieux publics et les transports en commun, notamment à Montréal, où la contamination est importante.
Lors de la première période des questions au Salon bleu depuis le début du confinement, M. Legault a expliqué que le gouvernement cherche d’abord à assurer un approvisionnement suffisant au personnel de la santé.
À l’heure actuelle, Québec dispose d’une réserve d’environ 30 à 40 jours. « C’est sous contrôle », considère le premier ministre.
« Si, dans les prochains jours, et on y travaille fort, il y a assez de masques et qu’on est capable d’en donner à tous ceux qui utilisent le transport en commun, là, on pourra avoir la discussion », a tranché le premier ministre.
« PAS AVANT LE 1er JUIN »
« Si on voulait fournir des masques à tous les Québécois qui utilisent les autobus, le métro, partout au Québec, on aurait besoin de dizaines de millions de masques », a plus tard précisé M. Legault, en conférence de presse.
Le gouvernement cherche actuellement à s’approvisionner auprès d’entreprises québécoises qui seraient en mesure de leur fournir une telle quantité.
« Ça va prendre encore quelques semaines, a-t-il prévenu. On n’ose pas, même, me donner une date, mais on dit : ça ne sera pas avant le 1er juin. »
Toutefois, avant d’en arriver là, il faudra que la santé publique en fasse une recommandation.
ÉVITER LES INÉGALITÉS
À ce sujet, le Dr Arruda a expliqué que l’efficacité d’une telle mesure, de même que « la non-discrimination par rapport à certains groupes », comme les gens moins fortunés, doivent aussi faire partie de l’analyse.
« On ne veut surtout pas augmenter les inégalités de santé, c’est-à-dire que les riches qui ont accès au masque… Puis là, je fais une image exagérée… Même si c’est peu coûteux, même si ça semble simple, pour certaines clientèles, ça peut ne pas être facile », a dit M. Arruda.