Le Journal de Montreal

La boxe perd un allié de premier plan

Le départ de Jacques Aubé d’evenko pourrait faire mal à l’industrie de la boxe au Québec

- MATHIEU BOULAY Le

Jacques Aubé a remis sa démission hier comme président-directeur général d’evenko, une des branches du Groupe CH. Un poste qu’il occupait depuis cinq mois seulement. Son départ laissera un trou béant dans le monde de la boxe.

Selon la version officielle du Groupe CH, la séparation s’est effectuée dans une « entente mutuelle ». Toutefois,

Journal a appris qu’un différend philosophi­que à l’interne est à l’origine du départ de M. Aubé. Il s’est fait congédier par le président du Canadien, Geoff Molson.

PLUS DE 80 GALAS

Au cours de son passage de 23 ans chez evenko, Aubé a été un collaborat­eur précieux des promoteurs de boxe québécois. Au total, il a participé à la mise sur pied de plus de 80 galas durant son règne.

« C’est la plus grande perte de l’organisati­on du Canadien depuis l’échange de Chris Chelios, a indiqué Camille Estephan qui a organisé près d’une quinzaine d’événements avec Aubé. Il est capable de nous offrir des conditions favorables.

« Lorsqu’on organisait quelque chose avec lui, on savait qu’on pouvait compter sur la grosse machine de marketing d’evenko pour la réussite de notre gala. »

Le patron d’Eye of the Tiger Management estime qu’il doit ses deux premiers combats majeurs à la présence d’Aubé.

« Sans lui, le combat de championna­t du monde entre David Lemieux et Hassan N’Dam en 2015 aurait eu lieu en Californie, a ajouté Estephan. C’est la même chose pour celui entre Lemieux et B.J. Saunders.

« Le clan de Saunders voulait que ça soit présenté à Verona, dans l’État de New York. Toutefois, Jacques était parvenu à rassembler les conditions nécessaire­s pour amener le duel à Montréal. C’est grâce à lui que nous avons accédé aux ligues majeures. »

GROS COUP DE POUCE

Aubé a également été un collaborat­eur important pour Yvon Michel et le groupe GYM.

Ils ont travaillé ensemble sur un total de 52 galas, dont la présentati­on de 17 combats de championna­t du monde.

« On avait obtenu de bonnes ententes avec Aldo Giampolo et Jacques les avait bonifiées après son arrivée, a expliqué Yvon Michel. Il avait aussi fait quelque chose d’inédit au Québec.

« Lors du deuxième Hopkins-Pascal en 2011, il nous avait acheté tous les droits de l’événement. »

Aubé ne s’était pas trompé alors que ce duel avait été présenté devant plus de 14 000 spectateur­s.

Il a réussi plusieurs autres coups de maître pendant son séjour à la barre d’evenko.

Depuis quelques années, les deux hommes d’affaires ont eu des différends. GYM n’a présenté qu’un gala avec

evenko depuis 2018 soit le duel entre Jean Pascal et Steve Bossé à la Place Bell.

PAS DE SUCCESSEUR

Le Groupe CH a indiqué qu’il n’y aura pas de successeur à Aubé pour le moment.

Ses tâches sont redistribu­ées parmi certains membres de la haute direction selon le vice-président, affaires publiques et communicat­ions, Paul Wilson.

Il n’est pas dit que le siège d’Aubé ne sera pas confié à quelqu’un d’autre après la pandémie de la COVID-19.

À ce moment-là, Estephan et Michel devront s’adapter à une nouvelle personne et, possibleme­nt, à une nouvelle vision.

« Peu importe la personne qui sera devant moi, elle ne pourra pas nous ignorer si on a un bon produit à lui offrir », a précisé Estephan.

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PHOTO MARTIN CHEVALIER Jacques Aubé et le président du Canadien Geoff Molson en grande conversati­on lors d’une visite de la Place Bell à Laval en août 2017.

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