« Non ! » aux vacances estivales annulées
Des dizaines de travailleurs de la santé ont manifesté leur mécontentement hier à Laval face à un éventuel arrêté ministériel qui annulerait toutes leurs vacances estivales.
« Les gens sont épuisés, à bout, et ont besoin de repos, a dénoncé hier Pierre-Luc Carrier, président de l’exécutif local de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS). Tu ne peux pas en plus leur dire qu’ils ne pourront peut-être pas prendre de vacances jusqu’à la fin octobre. »
Cette annonce pourrait s’officialiser aujourd’hui, croyait ce dernier.
Toutes les vacances autorisées cet été devraient être réapprouvées. Ce qui ne serait pas gagné, selon le représentant syndical.
« C’est sûr que ça aurait des répercussions, a-t-il dit. On ne veut pas un autre décret. »
Hier après-midi, des membres de l’APTS se sont mobilisés devant le CHSLD Sainte-Dorothée.
EN SOUTIEN
Ils étaient une vingtaine à l’extérieur, masque au visage, pour crier « Non ! » à cette perte d’acquis.
Ils encourageaient aussi les travailleurs dans l’édifice.
Ce CHSLD est l’un des pires présentement au Québec en termes de gestion de la COVID-19.
Près de la moitié des résidents y sont décédés depuis le début de la pandémie (voir page 8).
« On a choisi de faire notre revendication ici de façon symbolique », dit M. Carrier.
DÉCOURAGEANT
Sur place, seule une infirmière auxiliaire a accepté de se confier au Journal.
« C’est décourageant, a laissé tomber Sylvie Poirier, se disant solidaire du mouvement. Arrêtez de nous appeler des anges. On veut seulement être payés à notre juste valeur. » Cette dernière a été transférée de la Cité-de-la-Santé de Laval en avril afin d’aider le CHSLD Sainte-Dorothée.
« C’est très triste que les hauts placés ici n’aient pas levé le flag plus rapidement. Ils n’ont pas écouté les gens sur le plancher », a-t-elle déploré.