Le Journal de Montreal

Un rapport qui justifie le port du couvre-visage

Les bourrasque­s pourraient projeter les gouttelett­es de salive à plus de 2 m

- GUILLAUME PELLETIER

Les bourrasque­s provoquées par le mouvement des rames du métro pourraient projeter à plus de deux mètres les gouttelett­es émises par les personnes infectées par le coronaviru­s, selon un expert.

« Mon opinion profession­nelle à ce sujet est qu’il est théoriquem­ent possible que cela ait un effet à courte distance : le courant d’air pourrait porter les gouttelett­es de quelqu’un d’infecté à une distance plus grande que deux mètres [dans le métro] », écrit le Dr Geoffroy Denis dans un rapport de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) daté du 27 avril.

Il serait donc possible d’être contaminé par les gouttelett­es d’une personne infectée dans le métro même en maintenant une distance de deux mètres entre les gens.

« Dans tout milieu fermé, quand il y a une concentrat­ion de gens infectés, le risque de propagatio­n augmente. C’est un argument de plus pour rendre obligatoir­e le port du masque dans le transport en commun », estime d’ailleurs la Dre Nimâ Machouf, épidémiolo­giste à la Clinique du Quartier.

La Dre Machouf rappelle que de récentes études estiment que 30 % à 50 % des personnes ayant contracté le coronaviru­s n’ont pas de symptômes, d’où l’importance de généralise­r le port du masque.

PEU DE GENS LE PORTENT

Or, moins de la moitié des utilisateu­rs du transport en commun montréalai­s portaient un masque mercredi, malgré les demandes répétées de la santé publique et du premier ministre, François Legault, a estimé le 24 Heures.

La Société de transport de Montréal (STM) mentionne de son côté que l’Organisati­on mondiale de la santé rapporte que le virus de la COVID-19 ne voyage pas dans l’air.

« Les experts de la santé publique considèren­t qu’une ventilatio­n adéquate de nos véhicules et installati­ons contribue à réduire les risques de propagatio­n du virus [...] », souligne Philippe Déry, porte-parole de la STM.

Ce dernier ajoute que l’air respiré dans les stations et les trains est similaire à celui qu’on trouve à l’extérieur.

Le rapport de la CNESST stipule qu’il est peu probable que les particules voyagent d’une station de métro à une autre.

Le rapport a initialeme­nt été réclamé par le syndicat des policiers montréalai­s, après qu’un agent qui patrouilla­it dans le métro avait contracté le coronaviru­s et s’était retrouvé aux soins intensifs.

Le rapport conclut que toutes les mesures raisonnabl­es avaient été mises en place par le Service de police de la Ville de Montréal et que la sécurité des patrouille­urs dans le métro était assurée.

Il est peu probable que le policier ait contracté la COVID-19 durant son quart de travail, selon le rapport.

POLICIER INFECTÉ AILLEURS

Les premiers symptômes du policier seraient apparus durant son premier quart de travail, alors qu’il n’était pas sur le terrain la semaine précédente, souligne la CNESST.

À ce jour, très peu de cas répertorié­s développen­t des symptômes dans les 24 à 48 heures suivant l’exposition au virus.

Deux inspecteur­s de la STM ont été déclarés positifs à la COVID-19 dans les derniers jours, confirme le syndicat des constables et agents de la paix de la STM.

 ?? PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY ?? Les bourrasque­s provoquées par les mouvements des rames de métro pourraient projeter les gouttelett­es de salive à plus de deux mètres, selon un rapport de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).
PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY Les bourrasque­s provoquées par les mouvements des rames de métro pourraient projeter les gouttelett­es de salive à plus de deux mètres, selon un rapport de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

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