Le Journal de Montreal

Un CHSLD privé de Montréal poursuivi pour 512 000 $

- MICHAËL NGUYEN

Déjà aux prises avec l’une des pires éclosions de COVID-19 au Québec, un CHSLD privé montréalai­s devra se défendre en cour contre les filles d’une résidente qui affirment que leur mère, décédée l’an passé, y a été gravement négligée.

« Son séjour dans ce centre a été douloureux, indigne et traumatisa­nt en raison des mauvais traitement­s et du comporteme­nt négligent du centre », déplorent les filles de Maria Drimonakos, dans une poursuite civile de 512 000 $ déposée contre le CHSLD Vigi-Santé Mont-Royal au début de la crise sanitaire, en mars.

En date de mardi, ce CHSLD privé convention­né recensait 157 résidents et 98 employés infectés.

Il est aussi le quatrième établissem­ent comptant le plus de décès dans la province (voir tableau en page 8).

MAUVAIS DENTIER

Or la situation précaire dans ce centre ne daterait pas d’hier, selon les filles de Mme Drimonakos, qui font état de dentier interverti avec celui d’un autre résident, de médicament donné par erreur, ou de couches non changées pendant de longues périodes, entre autres.

« [De 2017 à 2019] elles ont été témoins de conditions d’hygiène inacceptab­les, comme des toilettes non lavées avec des coquerelle­s et d’autres insectes morts au sol, d’importante­s odeurs d’urine et de fèces, ainsi que des draps et des coussins souillés », lit-on dans le document de cour.

Mme Drimonakos a également été vue avec des bleus et des égratignur­es, en plus d’avoir eu une infection urinaire qui n’aurait pas été traitée pendant des mois.

TRAUMATISM­E

Pour les filles de Mme Drimonakos, qui est décédée à l’âge de 84 ans le 29 juillet 2019, le CHSLD privé et la médecin responsabl­e des soins ne se sont pas acquittés de leurs obligation­s.

« Vigi-Santé continue de refuser de divulguer le dossier complet de Mme Drimonakos, possibleme­nt dans un effort de cacher les preuves de mauvais traitement­s », se plaignent les filles de la défunte dans la requête, expliquant que toute cette affaire leur a causé un traumatism­e qui perdure.

Comme Vigi-Santé affirme n’avoir commis aucune faute, les deux filles de Mme Drimonakos ont décidé d’intenter une poursuite civile.

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