Un CHSLD privé de Montréal poursuivi pour 512 000 $
Déjà aux prises avec l’une des pires éclosions de COVID-19 au Québec, un CHSLD privé montréalais devra se défendre en cour contre les filles d’une résidente qui affirment que leur mère, décédée l’an passé, y a été gravement négligée.
« Son séjour dans ce centre a été douloureux, indigne et traumatisant en raison des mauvais traitements et du comportement négligent du centre », déplorent les filles de Maria Drimonakos, dans une poursuite civile de 512 000 $ déposée contre le CHSLD Vigi-Santé Mont-Royal au début de la crise sanitaire, en mars.
En date de mardi, ce CHSLD privé conventionné recensait 157 résidents et 98 employés infectés.
Il est aussi le quatrième établissement comptant le plus de décès dans la province (voir tableau en page 8).
MAUVAIS DENTIER
Or la situation précaire dans ce centre ne daterait pas d’hier, selon les filles de Mme Drimonakos, qui font état de dentier interverti avec celui d’un autre résident, de médicament donné par erreur, ou de couches non changées pendant de longues périodes, entre autres.
« [De 2017 à 2019] elles ont été témoins de conditions d’hygiène inacceptables, comme des toilettes non lavées avec des coquerelles et d’autres insectes morts au sol, d’importantes odeurs d’urine et de fèces, ainsi que des draps et des coussins souillés », lit-on dans le document de cour.
Mme Drimonakos a également été vue avec des bleus et des égratignures, en plus d’avoir eu une infection urinaire qui n’aurait pas été traitée pendant des mois.
TRAUMATISME
Pour les filles de Mme Drimonakos, qui est décédée à l’âge de 84 ans le 29 juillet 2019, le CHSLD privé et la médecin responsable des soins ne se sont pas acquittés de leurs obligations.
« Vigi-Santé continue de refuser de divulguer le dossier complet de Mme Drimonakos, possiblement dans un effort de cacher les preuves de mauvais traitements », se plaignent les filles de la défunte dans la requête, expliquant que toute cette affaire leur a causé un traumatisme qui perdure.
Comme Vigi-Santé affirme n’avoir commis aucune faute, les deux filles de Mme Drimonakos ont décidé d’intenter une poursuite civile.