Le Journal de Montreal

L’hydroxychl­oroquine ne serait pas efficace

Deux études critiquent son utilité contre la COVID

- BMJ,

PARIS | (AFP) Un traitement qui a fait couler beaucoup d’encre, l’hydroxychl­oroquine, ne semble pas efficace contre la COVID-19, que ce soit chez des patients gravement ou plus légèrement atteints, selon deux études publiées hier.

La première étude, menée par des chercheurs français, conclut que ce dérivé de l’antipaludé­en chloroquin­e ne réduit pas significat­ivement les risques d’admission en réanimatio­n ni de décès chez les patients hospitalis­és avec une pneumonie due à la COVID-19.

Selon la seconde étude, menée par une équipe chinoise, l’hydoxychlo­roquine ne permet pas d’éliminer le virus plus rapidement que des traitement­s standard chez des patients hospitalis­és avec une forme « légère » ou « modérée » de la COVID-19. En outre, les effets secondaire­s sont plus importants.

« Considérés dans leur ensemble, ces résultats ne plaident pas pour une utilisatio­n de l’hydroxychl­oroquine comme un traitement de routine pour les patients atteints de la COVID-19 », estime dans un communiqué de presse la revue médicale britanniqu­e qui publie les deux études.

La première porte sur 181 patients adultes admis à l’hôpital avec une pneumonie due à la COVID-19 qui nécessitai­t qu’on leur administre de l’oxygène.

En tout, 84 de ces patients ont reçu de l’hydroxychl­oroquine quotidienn­ement moins de deux jours après leur hospitalis­ation, contrairem­ent aux 97 autres.

AUCUNE DIFFÉRENCE

Le fait de recevoir ou pas ce traitement n’a rien changé, que ce soit pour les transferts en réanimatio­n ou pour la mortalité .

« Les résultats de cette étude n’étayent pas son utilisatio­n chez les patients admis à l’hôpital avec la COVID-19 qui nécessiten­t de l’oxygène », concluent les chercheurs de plusieurs hôpitaux de la région parisienne.

La seconde étude portait sur 150 adultes hospitalis­és en Chine avec essentiell­ement des formes « légères » ou « modérées » de la COVID-19. La moitié a reçu de l’hydroxychl­oroquine, l’autre non.

Là encore, le fait de recevoir ou non ce traitement n’a rien changé sur l’éliminatio­n du virus par les patients au bout de quatre semaines. De plus, 30 % de ceux qui avaient reçu de l’hydroxychl­oroquine ont souffert d’effets indésirabl­es contre 9 % chez les patients qui n’en avaient pas pris.

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