Le Journal de Montreal

Les Bougon, c’est aussi ça la pandémie

Des Canadiens profitent de la générosité d’Ottawa pour tromper le système. Ce n’est pas une surprise.

- GUILLAUME ST-PIERRE Chef du bureau parlementa­ire à Ottawa guillaume.st-pierre2 @quebecorme­dia.com

Ce qui étonne, toutefois, c’est que Justin Trudeau en ait fait jusqu’ici si peu de cas.

Le premier ministre se défend d’avoir créé un plat de bonbons irrésistib­le avec ses programmes d’aide aux travailleu­rs et entreprise­s.

« Ce n’est pas à cause du 1 % de fraudeurs qu’on va ralentir ou empêcher des millions de Canadiens de recevoir l’aide dont ils ont tant besoin », a-t-il martelé hier en point de presse.

La popularité des programmes fédéraux comme la Prestation canadienne d’urgence (PCU) de 2000 $ par mois témoigne d’un réel besoin.

Pour s’assurer que l’aide arrive à temps, Ottawa a abaissé les critères et la surveillan­ce au minimum. Le fédéral n’a jamais caché que des profiteurs en profiterai­ent.

C’est exactement ce qui est en train de se passer.

Pas de répit pour les Bougon, même en temps de pandémie.

200 000 FRAUDES ?

Inévitable­ment, les cas de fraudes ou les tentatives de profiter du système font les manchettes.

Le Journal rapportait hier que la compagnie aérienne québécoise Nolinor a proposé à ses employés de reporter leur paie à plus tard pour qu’ils touchent à la fois leur salaire et la PCU de 2000 $.

Lorsque questionné­e par notre journalist­e Philippe Orfali, l’entreprise a plaidé l’erreur.

Il y a aussi eu ces histoires de prisonnier­s épinglés avec un de ces fameux chèques de 2000 $ derrière les barreaux.

Le National Post a évoqué cette semaine que le nombre de fraudes s’élevait à 200 000.

Une informatio­n qu’a niée la ministre responsabl­e du dossier, Carla Qualtrough.

Selon le quotidien torontois, le gouverneme­nt Trudeau a demandé aux fonctionna­ires de fermer les yeux sur des requêtes en apparence abusives.

Ils se seraient aussi fait demander d’approuver les demandes de Canadiens qui ont démissionn­é plutôt que d’être mis à pied en raison de la pandémie, ce qui constitue pourtant le principal critère.

CHANGEMENT DE TON

Pour justifier leurs dépenses en aide d’urgence, les libéraux se sont placés sous le signe de la générosité.

Le ton est tranquille­ment en train de changer, alors qu’émergent dans les médias des situations déraisonna­bles.

L’Agence du revenu se montre plus sévère dans ses commentair­es publics envers les fraudeurs potentiels.

Justin Trudeau assure que l’Agence met en place les outils pour traquer les fraudeurs et les faire payer.

Il n’y a pas de générosité sans responsabi­lité.

Le gouverneme­nt Trudeau semble être arrivé à cette conclusion sur le tard.

Justin Trudeau se défend d’avoir créé un plat de bonbons irrésistib­le.

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Justin Trudeau assure que l’Agence du revenu traquera les fraudeurs.
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