Le tour du chapeau de Suzanne Clément
L’actrice joue dans Dérapages, une troisième série en trois mois
Bien qu’elle passe son printemps en confinement, Suzanne Clément a rarement été aussi présente au petit écran.
Au cours des trois derniers mois, trois séries européennes mettant en vedette l’actrice québécoise sont sorties. La plus récente, Dérapages, atterrit aujourd’hui sur Netflix. « Je suis assez choyée », déclare la principale intéressée.
Diffusée en France en avril, l’offre du réalisateur libanais Ziad Doueiri émerge après Bulle ,un drame en six épisodes du réseau suisse RTS, et Vampires, une série d’horreur de Netflix.
Dérapages a obtenu un grand succès de cotes d’écoute sur Arte. Adapté d’un roman de Pierre Lemaitre, intitulé Cadres noirs et paru en 2010, ce thriller social relate la descente aux enfers d’Alain (Éric Cantona), un homme brisé par plusieurs années de chômage. Suzanne Clément y interprète sa conjointe, Nicole, qui l’appuie du mieux qu’elle peut, mais qui demeure impuissante devant cette spirale infernale.
Jointe au téléphone, la comédienne partage les peurs qu’elle avait en début d’aventure à jouer « la femme du héros ». « Ma crainte, c’était qu’on passe à côté du personnage. Heureusement, Ziad, c’est quelqu’un qui analyse beaucoup les scénarios. Il aime en décortiquer le sens. Il aime la psychologie des personnages. Il aime creuser. Il avait donc envie de donner de l’importance au couple. »
L’AUTRE PARIS
Dérapages a été tourné à Paris l’an dernier. La plupart des scènes dans lesquelles apparaît Suzanne Clément ont été filmées dans un appartement délabré au dernier étage d’un imposant édifice à logements du 13e arrondissement, un ancien quartier ouvrier.
« Ziad ne voulait pas tourner dans le Paris Amélie Poulain, le Paris des buildings haussmanniens, le Paris romantique… Il voulait montrer une autre facette. C’était extrêmement inspirant. Ça nourrissait nos personnages. »
Par ailleurs, Suzanne Clément affirme avoir beaucoup aimé donner la réplique à Eric Cantona. Elle qualifie l’ancienne étoile du soccer de « super » partenaire de jeu. « En tant que joueur de foot, il n’avait pas la langue dans sa poche. Il y avait une poésie dans ce qu’il disait après les matchs. Il sortait toujours des phrases un peu originales. On s’est très, très bien entendus. On a eu des fous rires. L’ambiance était belle. »
SEREINE EN CONFINEMENT
Suzanne Clément avait un projet de long métrage au Québec et deux en France quand tout s’est arrêté, début mars, en raison du coronavirus. En entrevue téléphonique, elle donne l’impression de traverser cette période de confinement avec sérénité. Elle rappelle également qu’en tant qu’actrice, elle est habituée aux périodes sans travail.
« Comme tout le monde, j’ai mes petits moments de vertige et d’angoisse, mais dans l’ensemble, je vais très bien. J’ai le temps de faire du ménage, de revisiter des choses du passé. Je fais beaucoup de course à pied. Ça structure mes journées. »
Les six épisodes de Dérapages atterrissent sur Netflix aujourd’hui.