Le Journal de Montreal

Méthodes d’enseigneme­nt à revoir

Les leçons de golf subiront les contrecoup­s de la COVID-19

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

Dans les chambardem­ents de la pratique sportive en raison de la COVID-19, l’enseigneme­nt n’y échappe pas. Le respect de la distanciat­ion physique avec l’élève posera des défis. C’est notamment le cas au golf où la technique est primordial­e.

Finies les leçons comme celles auxquelles les golfeurs étaient habitués depuis tant d’années. L’enseignant devra être créatif et démonstrat­if puisqu’aucun contact ne sera permis. Ainsi, replacer un doigt, une main ou une épaule pour corriger un élan ne sera plus permis.

« Il faudra le montrer visuelleme­nt. L’élève devra comprendre en répétant des exemples. C’est important qu’il comprenne la logique et la technique par un moyen visuel », a expliqué le profession­nel Jérôme Blais, maintenant au club Château-Bromont.

SANS TROP D’INQUIÉTUDE­S

Au club LongChamp à Sherbrooke, Marc-Étienne Bussières, profession­nel émérite au Canada et enseignant, est impatient de retrouver ses élèves à compter de la semaine prochaine. Bien qu’il devra respecter des normes strictes, il estime que tout devrait « bien aller ».

« Il n’y a pas vraiment d’inquiétude­s à avoir. Il fallait souvent s’approcher de notre élève pour replacer une main ou un bâton, mais on peut l’expliquer autrement à l’avenir sans éprouver trop de problèmes », a souligné celui qui compte plusieurs titres de la PGA du Canada.

L’entraîneme­nt sur tapis synthétiqu­e en frappant une balle dans une toile lors du confinemen­t laissera certaineme­nt des cicatrices dans les élans. Plusieurs amateurs seront surpris lors des premiers coups frappés dès mercredi prochain. La répétition de mauvaises habitudes accentue les erreurs. « C’est très dangereux, a prévenu l’entraîneur Fred Colgan. Certains resteront très surpris. La banane de 30 verges sera devenue une banane de 60 verges. J’ai vu tellement d’élans d’amateurs se détériorer en frappant à l’intérieur. La vitesse n’est pas la même. Rendues à l’extérieur, la frappe et la trajectoir­e sont très différente­s. C’est important de réparer ces élans. » Colgan, entraîneur de haut calibre dirigeant de talentueux athlètes à son académie de Québec, devra aussi changer ses stratégies d’enseigneme­nt. Avec ses acolytes munis d’un masque, il pourra accueillir cinq athlètes à l’entraîneme­nt sur des stations individuel­les comme les leçons de groupe sont interdites en vertu des restrictio­ns sanitaires.

« En travaillan­t avec des golfeurs de haut niveau, la situation est différente. L’utilisatio­n de la technologi­e nous permet de limiter les interactio­ns avec l’athlète, a-t-il expliqué. Les caméras, les moniteurs de trajectoir­es et les tablettes nous permettent un enseigneme­nt complet et précis. »

Pour les pros, l’enseigneme­nt sera salutaire et une importante source de revenus puisque les tournois avec bourses à l’enjeu ne seront pas permis cet été.

CHAMP DE PRATIQUE

Dans le protocole d’ouverture de la Table de concertati­on de l’industrie du golf approuvé par la santé publique, la question des champs de pratique dans les clubs soulève des interrogat­ions.

Selon l’Associatio­n des clubs de golf du Québec, il serait permis d’accepter un golfeur au champ de pratique sans qu’il n’ait de temps de départ. Tant que la distanciat­ion physique est respectée et que les installati­ons le permettent, il serait possible de frapper des balles en toute quiétude.

« Il faudra que les procédures soient claires et que le champ de pratique des clubs de golf soit bien géré », a signalé le président de l’ACGQ, Martin Ducharme.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Pro au club LongChamp à Sherbrooke, Marc-Étienne Bussières va retrouver ses élèves la semaine prochaine.
PHOTO D’ARCHIVES Pro au club LongChamp à Sherbrooke, Marc-Étienne Bussières va retrouver ses élèves la semaine prochaine.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada