Un entraîneur confiné à son bureau
QUÉBEC | « La logique est difficile à comprendre. Je devrais demeurer sur le bord de la rue à 5 mètres d’un athlète, mais il y a pourtant des gens qui s’assoient à la même table de piquenique sur le mont Royal. »
L’autorisation d’une vingtaine de pratiques sportives extérieures annoncée mercredi par le gouvernement du Québec ne facilite pas pour autant le travail de Louis Bouchard. L’entraîneur de ski de fond ne pourra pas davantage superviser les efforts des 14 athlètes du Centre national d’entraînement Pierre Harvey, même si le ski à roulettes apparaît maintenant parmi les activités libérées du confinement.
« JE NE PEUX PAS COACHER »
La pratique en solitaire d’une liste d’activités, telle que spécifiée par la ministre Isabelle Charest, a fait en sorte d’éclaircir les « zones grises » qui prévalaient jusque-là, selon Bouchard. Il sera dorénavant permis pour ses athlètes d’avoir recours au ski à roulettes, un moyen d’entraînement jugé à propos durant l’entre-saison.
Toutefois, la restriction individuelle imposée à ce sport, au même titre qu’au cyclisme, à la course à pied et au canoëkayak, rend difficile pour l’entraîneur de donner des directives ou d’intervenir sur des points techniques. En raison des règles de distanciation, le phénomène d’émulation propre aux entraînements collectifs a aussi disparu.
« Les athlètes vont continuer de suivre le programme individuel d’entraînement qu’on leur a préparé. Jusqu’à preuve du contraire, on ne peut pas tenir d’entraînement supervisé, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Ça signifie que je ne peux pas “coacher”. Je demeure au bureau », se désole Bouchard.
« Il faudra attendre les prochaines directives de la santé publique pour les entraînements supervisés », se résigne l’entraîneur qui a accompagné Alex Harvey durant sa carrière.