Pierre-Luc Poulin emballé par son retour sur l’eau
Après deux mois à s’entraîner dans son sous-sol, le kayakiste Pierre-Luc Poulin retrouvera son lac avec grand plaisir.
« Je suis tellement content de pouvoir recommencer à m’entraîner et à me préparer pour les Jeux olympiques, a raconté Poulin. Qu’il pleuve ou qu’il fasse un degré, je serai sur l’eau le 20 mai, peu importe les conditions. »
Emballé à l’idée de retrouver son embarcation, le spécialiste du K-4 500m est toutefois conscient qu’un danger guette les athlètes qui reprendront le collier. « Parce que c’est certain à 95 pour cent qu’il n’y aura pas de course cet été de niveau national ou international, on ne devra pas se brûler, a-t-il illustré. C’est intéressant et important de pouvoir reprendre l’entraînement, mais il faudra trouver notre rythme de croisière pour les 14-15 prochains mois en prévision des Jeux. Ça ne donnera rien de prendre les bouchées doubles en partant et de se retrouver en surentraînement après trois semaines. Le nerf de la guerre sera d’établir une bonne planification en prévision de 2021. »
« Nous avons l’avantage que le K-4 soit déjà qualifié pour les Jeux, de poursuivre Poulin. En 14-15 mois, on devra aller dans les coins profondément et passer la gratte. Cette période sans compétition nous permettra de faire des choses qu’on ne fait pas habituellement faute de temps. »
CREUX DE VAGUE
Si la motivation a été au rendez-vous la plupart du temps depuis son retour forcé de la Floride il y a deux mois, Poulin avoue néanmoins qu’il a frappé un mur à la mi-avril. « Ce fut un peu plus difficile. Mon plan n’allait pas plus loin que le début mai, moment où je prévoyais retrouver mon entraîneur, le PEPS pour mon entraînement, et retourner sur l’eau. Quand j’ai réalisé que ça ne durerait pas trois ou quatre semaines et que ça serait plus long, j’ai eu une petite baisse de régime. »
Contrairement à d’autres, Poulin était bien équipé dans son sous-sol. « Le club nautique de Lac-Beauport m’a passé de l’équipement, ce qui me permettait de pousser assez fort, a-t-il expliqué. J’ai fait de la musculation quatre fois par semaine avec le préparateur physique Gabriel Bouchard-Vincent. J’ai mis beaucoup d’emphase sur cet aspect. »
Poulin misait aussi sur un simulateur de kayak et un compresseur qui lui permettait de s’entraîner comme s’il était en haute altitude.
Inscrit à deux cours à la session d’été à l’Université Laval afin de se garder occupé, Poulin ne s’est pas concocté d’installations de fortune pour pouvoir ramer. « L’entraînement en cette période demande beaucoup d’énergie et je ne voulais pas en perdre avec des tentatives qui ne seraient pas soutenables. »