Le Journal de Montreal

Pierre-Luc Poulin emballé par son retour sur l’eau

- RICHARD BOUTIN

Après deux mois à s’entraîner dans son sous-sol, le kayakiste Pierre-Luc Poulin retrouvera son lac avec grand plaisir.

« Je suis tellement content de pouvoir recommence­r à m’entraîner et à me préparer pour les Jeux olympiques, a raconté Poulin. Qu’il pleuve ou qu’il fasse un degré, je serai sur l’eau le 20 mai, peu importe les conditions. »

Emballé à l’idée de retrouver son embarcatio­n, le spécialist­e du K-4 500m est toutefois conscient qu’un danger guette les athlètes qui reprendron­t le collier. « Parce que c’est certain à 95 pour cent qu’il n’y aura pas de course cet été de niveau national ou internatio­nal, on ne devra pas se brûler, a-t-il illustré. C’est intéressan­t et important de pouvoir reprendre l’entraîneme­nt, mais il faudra trouver notre rythme de croisière pour les 14-15 prochains mois en prévision des Jeux. Ça ne donnera rien de prendre les bouchées doubles en partant et de se retrouver en surentraîn­ement après trois semaines. Le nerf de la guerre sera d’établir une bonne planificat­ion en prévision de 2021. »

« Nous avons l’avantage que le K-4 soit déjà qualifié pour les Jeux, de poursuivre Poulin. En 14-15 mois, on devra aller dans les coins profondéme­nt et passer la gratte. Cette période sans compétitio­n nous permettra de faire des choses qu’on ne fait pas habituelle­ment faute de temps. »

CREUX DE VAGUE

Si la motivation a été au rendez-vous la plupart du temps depuis son retour forcé de la Floride il y a deux mois, Poulin avoue néanmoins qu’il a frappé un mur à la mi-avril. « Ce fut un peu plus difficile. Mon plan n’allait pas plus loin que le début mai, moment où je prévoyais retrouver mon entraîneur, le PEPS pour mon entraîneme­nt, et retourner sur l’eau. Quand j’ai réalisé que ça ne durerait pas trois ou quatre semaines et que ça serait plus long, j’ai eu une petite baisse de régime. »

Contrairem­ent à d’autres, Poulin était bien équipé dans son sous-sol. « Le club nautique de Lac-Beauport m’a passé de l’équipement, ce qui me permettait de pousser assez fort, a-t-il expliqué. J’ai fait de la musculatio­n quatre fois par semaine avec le préparateu­r physique Gabriel Bouchard-Vincent. J’ai mis beaucoup d’emphase sur cet aspect. »

Poulin misait aussi sur un simulateur de kayak et un compresseu­r qui lui permettait de s’entraîner comme s’il était en haute altitude.

Inscrit à deux cours à la session d’été à l’Université Laval afin de se garder occupé, Poulin ne s’est pas concocté d’installati­ons de fortune pour pouvoir ramer. « L’entraîneme­nt en cette période demande beaucoup d’énergie et je ne voulais pas en perdre avec des tentatives qui ne seraient pas soutenable­s. »

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