Le Journal de Montreal

L’arrogance de Justin Trudeau

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ

Justin Trudeau a vite compris une chose dans cette crise : le courant ne passait pas avec la population. Enfermé dans son château, rechignant à fermer les frontières au moment où cette mesure aurait pu contenir la pandémie, baragouina­nt dans un français incompréhe­nsible des phrases creuses et alambiquée­s, il semblait terribleme­nt incompéten­t.

À travers lui, le gouverneme­nt fédéral était ébranlé, comme si le Canada se révélait alors pour ce qu’il est : un non-sens politique et géographiq­ue. Il devait se ressaisir. Urgemment.

JUSTIN, L’ENDETTEUR COMPULSIF

De quelle manière ? La solution s’est vite imposée : en imprimant des chèques à la tonne.

Naturellem­ent, Ottawa devait réagir devant une crise sans précédent et mobiliser des moyens financiers significat­ifs. Nul ne le conteste.

Mais très rapidement, il y a eu un incroyable emballemen­t autour de la PCU. Ces jours-ci, elle devient accessible aux étudiants.

Certains l’ont noté : elle décourager­a le retour au travail de plusieurs, et entravera la politique mise en place par Québec en envoyant des signaux économique­s qui la contredise­nt.

À travers cela, Ottawa renoue avec son arrogance habituelle et laisse entendre qu’il devra désormais superviser les provinces qui géreraient inadéquate­ment les services dont elles sont responsabl­es.

En d’autres mots, les fédéraux profitent de la crise pour essayer d’engager un nouveau mouvement de centralisa­tion et asservir les provinces dans leurs domaines de compétence­s.

Ce n’est pas surprenant. Il en a toujours été ainsi. Pour Ottawa, les provinces sont de grosses municipali­tés qui doivent apprendre la docilité.

ILLUSION

De nombreux Québécois se sentent reconnaiss­ants à l’endroit du gouverneme­nt fédéral et s’imaginent qu’ils doivent leur chèque à la générosité de Saint-Justin Trudeau.

Ils s’imaginent qu’il pige dans ses poches pour remplir les nôtres. Illusion funeste : il prend aux Québécois leur argent pour leur en redonner une partie, tout en pillant bêtement la prochaine génération, qui sera endettée jusqu’au trognon.

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