Le Journal de Montreal

Les physiothér­apeutes sont occupés depuis le télétravai­l

Le portable sur la table de cuisine génère tout un paquet de problèmes de santé

- GABRIEL BEAUCHEMIN

Des physiothér­apeutes observent une augmentati­on importante des consultati­ons à cause de postes de travail mal adaptés à la maison.

« La plupart des gens ont migré vers le télétravai­l pour leur pratique profession­nelle, donc ils sont assis devant leur ordinateur sur des postes de travail qui ne sont certaineme­nt pas ajustés pour la très grande majorité », explique Mickaël Vachon, physiothér­apeute chez PhysioExtr­a.

« Les gens mettent par exemple leur laptop sur leur table de cuisine avec un éclairage qui n’est pas super bon, une chaise qui n’est pas à la bonne hauteur, un bureau qui n’est pas bien placé », poursuit celui qui voit de plus en plus de cas de douleur au dos ou au cou.

Le constat est le même pour Samuel Harvey-Vaillancou­rt, physiothér­apeute chez Clinique Active.

BLESSURES PLUS INTENSES

« Ce sont toutes des blessures que l’on voyait auparavant, mais en moins grande intensité : les maux de cou, principale­ment, tout ce qui est lié aux problémati­ques cervicales et qui peuvent découler de mauvaises postures de travail », a-t-il soutenu.

Malgré le confinemen­t et les mesures de distanciat­ion sociale, les physiothér­apeutes du Québec peuvent continuer à traiter des patients en téléconsul­tation. Les cas considérés comme urgents peuvent être traités en personne.

« Heureuseme­nt, ce sont des problémati­ques qui sont super faciles à traiter, dit Mickaël Vachon. Quelqu’un qui va appliquer les recommanda­tions que l’on va donner va être capable, en deux, trois ou quatre séances, d’apporter des modificati­ons nécessaire­s à son poste de travail, à un très faible coût. Un dictionnai­re ou un bottin de téléphone [pour rehausser son

écran] et un clavier, ça peut parfois faire la job bien comme il faut. »

Un mode de vie moins actif peut également contribuer à faire réapparaît­re certains problèmes que l’on croyait guéris.

« Avant, les gens pouvaient prendre une marche quotidienn­e pour se rendre au travail, mais là, le fait qu’ils bougent moins, qu’ils sont moins actifs, ça fait en sorte qu’il y a des tensions musculaire­s qui reviennent, des problèmes de mobilité qui vont ressortir un peu plus. Et il y a beaucoup de gens qui ont appelé pour des problèmes lombaires, parfois aigus,

des problèmes qui revenaient parfois de manière assez drastique », illustre le physiothér­apeute.

« L’idée, c’est de ramener les gens vers un certain équilibre, suggère Mickaël Vachon. Quand tu es au travail normalemen­t, tu vas te lever, aller parler avec un collègue… Il va quand même y avoir un peu de mouvement. Là, les gens sont vraiment assis. C’est pour ça que l’on suggère fortement que toutes les 30 minutes, il faut se trouver une raison pour se lever, ne serait-ce que pour aller se chercher un verre d’eau, pour marcher un peu. »

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PHOTO CHANTAL POIRIER Mickaël Vachon, physiothér­apeute, soigne plus de problèmes de dos que d’habitude.

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