Le Journal de Montreal

Des tatoueurs étouffés aussi par la pandémie

Aucune date de réouvertur­e n’est prévue par Québec

- CLARA LOISEAU

Des propriétai­res de salons de tatouage espèrent reprendre leurs activités rapidement à l’approche de la saison la plus achalandée en ajoutant de nouvelles règles à leur protocole sanitaire déjà très strict.

« L’été est la période phare pour les artistes. Pour moi, par exemple, c’est presque 40 % de mon revenu annuel. Si on reste fermé, ça va être difficile pour beaucoup de salons », explique Michael Morigault, propriétai­re de L’encrier Studio, à Montréal.

Même s’il pense réussir à passer à travers la crise de la COVID-19, la situation reste problémati­que et risque de se compliquer encore plus à partir de juillet.

« Ça ne se passe pas bien du tout, on ne peut rien faire pour l’instant. On parle des bars et des restaurant­s qui ont de la difficulté à rouvrir, mais personne ne parle de nous, alors qu’on a l’avantage d’avoir déjà des règles d’hygiène très strictes », soutient Laurent Dal Magro, propriétai­re du Studio Tentation sur la rue Saint-Denis, à Montréal.

OUBLIÉS PAR LE GOUVERNEME­NT

Considérés comme des services non essentiels par Québec, à l’instar de la coiffure et de l’esthétique, aucune annonce n’a été faite quant à une possible date de réouvertur­e pour les tatoueurs.

Le plus difficile « c’est de rester dans le noir et de ne pas savoir quand on va pouvoir retrouver nos clients », souligne Catherine Léger, copropriét­aire du Glasshouse Tattoo, à Montréal.

Elle regrette que le gouverneme­nt n’évoque aucune date, même lointaine, « qui permettrai­t aux propriétai­res de s’organiser avec leur budget ».

Comme la majorité des entreprise­s, les loyers, les charges fixes et les factures continuent de tomber, sans aucun revenu.

MESURES SUPPLÉMENT­AIRES

Malgré cela, les propriétai­res se préparent et réfléchiss­ent à la mise en place de nouveaux protocoles sanitaires. Déjà, tous les instrument­s sont désinfecté­s et les tatoueurs portent des gants chirurgica­ux.

Au salon Zen Tattoo, à Laval, on pense à fournir des visières aux artistes, selon le copropriét­aire Jean-François Trudel.

« On va augmenter nos standards d’hygiène en limitant l’accès au salon pour distancer les clients ou encore leur donner des masques », ajoute-t-il.

La France a déjà autorisé la réouvertur­e des salons de tatouage.

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PHOTO COURTOISIE Michael Morigault, propriétai­re de L’encrier Studio, à Montréal, n’a fait aucun tatouage sur des clients depuis le début de la crise du coronaviru­s. Il a hâte de rouvrir.

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