Le Journal de Montreal

La décision qui a changé la vie de Marc Dos Santos Il y a de ces moments qui peuvent complèteme­nt changer le cours d’une vie et Marc Dos Santos l’a vécu quand il a décidé de prendre la direction du Brésil quelques mois après avoir quitté la barre de l’Imp

- Dave Lévesque DLevesqueJ­DM

lDos Santos, qui dirigeait le Bleu-blanc-noir dans sa dernière saison en NASL avant de faire le saut en MLS, en avait eu assez en juin et avait démissionn­é.

Quelques mois plus tard, il accepte l’offre du petit club Primeira Camisa, établi en banlieue de Sao Paolo, pour y diriger une équipe d’âge mineur.

« Le Brésil a été l’une des meilleures décisions dans ma vie, et de loin. Ça m’a poussé », reconnaît-il.

« On est partis à cinq pour un salaire correct, mais petit. On était cinq sur trois sièges d’avion. »

SACRIFICES

Aux yeux de Marc Dos Santos, s’exiler comme il l’a fait s’inscrit au nombre des sacrifices qu’il faut faire pour atteindre son objectif quand on veut devenir un entraîneur-chef chez les profession­nels.

« C’est facile rester au Québec dans le confort. J’aurais pu devenir directeur technique et faire des commentair­es à la télé, mais ç’a [sa carrière] aurait été fini. »

« Dernièreme­nt, je reçois beaucoup d’appels de jeunes entraîneur­s et je leur dis que s’ils ne sont pas prêts à faire des sacrifices, prendre des chances et mettre tout le monde dans un bateau vers l’inconfort, ils ne sont pas prêts à devenir entraîneur­s profession­nels.

« On a l’image de l’entraîneur en complet et cravate, mais pour arriver là, on saigne, on a des cicatrices et ça fait mal. »

UN CHAMPIONNA­T

Une bonne première saison avec Primeira Camisa, qui atteint les huitièmes de finale de la Coupe junior du Brésil, lui vaut ensuite une offre d’un club plus prestigieu­x, le SE Palmeiras, également établi à Sao Poalo.

Les résultats ne se font pas atteindre et il mène l’équipe des moins de 15 ans à la victoire à la Copa Brasil.

« Avoir gagné un championna­t c’est incroyable, se souvient-il. C’est probableme­nt le meilleur championna­t des jeunes au monde parce qu’il y a beaucoup d’équipes. Palmeiras est une équipe du niveau de Manchester, River Plata ou Boca Juniors en termes de développem­ent de jeunes joueurs. »

Il passe ensuite une année de plus en terre brésilienn­e avec Deportivo Brasil, où il travaille toujours avec les jeunes. Puis, il décide de rentrer au pays.

« J’aurais pu rester plus longtemps, mais j’ai senti que ma famille avait besoin de revenir à la maison. »

Dos Santos garde un souvenir très intense de sa victoire avec les jeunes de Palmeiras.

« J’ai gagné un championna­t USL avec l’Impact, un autre en NASL avec San Francisco. Comme adjoint, j’ai gagné le championna­t canadien avec John Limniatis et on est allé en quarts de finale en CONCACAF.

« L’unique fois où j’ai pleuré quand j’ai gagné, c’est avec les jeunes de Palmeiras de 2012. Le Brésil m’a donné beaucoup. »

AUTRE UNIVERS

Il insiste d’ailleurs sur le fait que le Brésil est un endroit bien particulie­r pour évoluer dans le monde du soccer.

« Je pense que l’entraîneur de l’équipe nationale au Brésil est la deuxième personne qui a le plus de pression au monde. L’autre, c’est le président des États-Unis.

« Les banques ferment plus tôt quand il y a des matchs de l’équipe nationale. Même si ce ne sont pas des matchs importants, les employés se déclarent malades. »

Mais il insiste, il ne faut pas croire tout ce qu’on dit sur le Brésil, qui a la réputation d’être violent et dangereux.

« J’ai connu du monde exceptionn­el. CNN ne te donne que le négatif d’un pays, mais en presque trois ans, mes enfants n’ont jamais été touchés, on n’a jamais souffert de crime. »

ASSISE

Son passage de deux ans au Brésil sera l’assise de sa carrière, qui n’a cessé de progresser depuis ses débuts à la barre de l’Attack de TroisRiviè­res, en 2008.

À son retour au pays, il accepte l’offre du Fury d’Ottawa, qui lancera ses activités dans la NASL en 2014.

« Je sentais que ce qu’Ottawa nous avait proposé était la meilleure chose possible pour la famille. »

Il a dirigé le Fury pendant deux saisons, atteignant la finale en 2015, pour ensuite prendre l’année suivante le chemin de Kansas City, où il a dirigé une saison de la formation USL rattachée au Sporting, les Swope Park Rangers, qu’il a menés en finale de la ligue. Il a également agi comme adjoint à Peter Vermes, entraîneur-chef du Sporting.

En 2017, on lui offre le poste d’entraîneur-chef des Deltas de San Francisco, une équipe de la NASL qui n’a vécu qu’une saison et dont le sort était scellé avant la fin de la saison, ce qui ne l’a pas empêché de remporter le championna­t de la ligue.

C’est ce qui lui donnera son billet d’entrée pour la MLS quand Bob Bradley en fait son adjoint pour la saison inaugurale du Los Angeles FC, en 2017. Ce qui mènera au poste d’entraîneur-chef des Whitecaps de Vancouver l’an passé.

Au fil des années, Marc Dos Santos en a fait du chemin.

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PHOTO COURTOISIE WHITECAPS FC Marc Dos Santos est l’entraîneur-chef des Whitecaps de Vancouver depuis la saison 2019.
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