Il ne suffit pas d’être souverain
Quarante ans après le référendum, notre collègue Antoine Robitaille pose la question : où en serions-nous aujourd’hui si le « oui » l’avait emporté ? Question sous-jacente : ferions-nous mieux face à la COVID-19 au pays du Québec ?
Théoriquement oui. Cependant, dans l’état actuel du Québec, ce n’est pas évident !
SOMBRE BILAN
La crise sanitaire révèle nos faiblesses dans des domaines de juridiction provinciale comme la santé, les services sociaux et l’éducation.
La province présente le pire bilan dans le combat contre le coronavirus avec son nombre de personnes infectées et ses décès. Les lourdeurs bureaucratiques du système de santé ont grandement été décriées.
Le bulletin éducation n’est pas plus reluisant. Le personnel a été abandonné à lui-même pendant que d’autres provinces déployaient efficacement l’enseignement à distance.
Au plan social, les personnes âgées et pauvres sont fragilisées par la crise avec un État qui a tardé à réagir malgré les alertes d’organismes communautaires.
J’imagine aussi le nombre d’enfants et de femmes violentés qui s’ajouteront aux listes d’attente.
FAIRE MIEUX ?
Mal en point dans des domaines sous sa juridiction, un Québec souverain surpasserait-il Justin Trudeau en matière de protection économique des individus, de sauvetage des entreprises, de fermeture des frontières ou de diplomatie internationale ?
Durant la crise financière de 2008, les États se sont empressés de sauver les grandes entreprises en laissant sur la paille des milliers de citoyens. Aujourd’hui, les libéraux fédéraux ont préféré donner priorité aux personnes. À quelle enseigne aurait logé la CAQ d’un pays souverain ?
Aurait-il été plus simple à un gouvernement québécois de fermer la frontière unilatéralement face au mégalomane Trump ?
La levée des barrages routiers aurait-elle été plus aisée avec les gouvernements régionaux envisagés par le PQ dans un Québec souverain ?
Si l’indépendance donne la pleine maîtrise de son destin, l’idéologie dominante le colore.
Dites-moi qui mène et je vous dirai qui nous sommes.