Le Journal de Montreal

Une évaluation indépendan­te sera effectuée sur la réaction de l’OMS

Washington menace d’arrêter son financemen­t et de quitter l’agence onusienne

-

GENÈVE | (AFP) Face aux accusation­s et aux menaces de boycottage américaine­s, les pays membres de l’Organisati­on mondiale de la Santé ont décidé hier de lancer une « évaluation indépendan­te » de la réaction de l’agence onusienne à la pandémie de nouveau coronaviru­s.

Les 194 pays membres de l’OMS, lors d’une téléconfér­ence inédite consacrée à la maladie qui a fait plus de 322 800 morts dans le monde, ont convenu de lancer « au plus tôt [...] un processus d’évaluation impartiale, indépendan­te et complète » de l’action internatio­nale engagée face à la pandémie.

Cette évaluation, dont les contours demeurent flous, devra passer au crible « les mesures prises par l’OMS face à la pandémie de COVID-19 et leur chronologi­e ».

ACCUSATION­S AMÉRICAINE­S

Cet accord, trouvé avec l’aval de la Chine et des États-Unis, se veut une réponse aux accusation­s du président Donald Trump qui juge l’OMS inféodée à Pékin et qui lui a lancé un ultimatum d’un mois, sous la menace de quitter cet organe dont les États-Unis étaient traditionn­ellement le premier contribute­ur.

« Si l’OMS ne s’engage pas à des améliorati­ons notables dans un délai de 30 jours, je vais transforme­r la suspension temporaire du financemen­t envers l’OMS en une mesure permanente et reconsidér­er notre qualité de membre au sein de l’organisati­on », a-t-il tweeté hier.

Pékin a répliqué en accusant M. Trump, dont le pays est le plus endeuillé au monde avec plus de 90 000 morts, de chercher à « se soustraire à ses obligation­s » envers l’organisati­on et de « salir les efforts de la Chine face à l’épidémie ».

Selon la résolution adoptée hier, l’enquête peut prévoir « des missions scientifiq­ues et de collaborat­ion sur le terrain ». La Chine s’est déclarée ouverte à une enquête indépendan­te, mais pas avant la fin de la pandémie.

MOSCOU RÉAGIT

La Russie a quant à elle dénoncé ce qu’elle a qualifié de tentative américaine de « casser » l’organisati­on.

« Nous sommes contre une casse [de l’OMS], qui irait dans le sens des intérêts politiques ou géopolitiq­ues d’un seul État, autrement dit les États-Unis », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.

Newspapers in French

Newspapers from Canada