Québecor demande à Ottawa d’annuler la vente de V
Québecor demande au gouvernement Trudeau d’intervenir dans le dossier de la vente de V à Bell, autorisée vendredi par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).
Hier, Québecor et sa filiale Groupe TVA ont présenté une requête demandant à Ottawa d’annuler la décision ou de la renvoyer au CRTC. Selon elle, la décision du CRTC aurait « de lourdes conséquences sur l’industrie de la radiodiffusion canadienne ».
« Nous réitérons les risques qu’entraîne l’acquisition des stations V par Bell, comme le renforcement du pouvoir monopolistique de Bell [...] ainsi que les conséquences nuisibles qu’aurait la transaction sur l’acquisition des contenus et sur les ventes publicitaires », a précisé une porte-parole dans un courriel.
En vertu de la Loi sur la radiodiffusion, le gouvernement Trudeau dispose de 90 jours pour annuler ou renvoyer au Conseil pour réexamen de la décision, « s’il est convaincu que la décision en cause ne va pas dans le sens des objectifs de la politique canadienne de radiodiffusion ». Ce genre de démarche est plutôt rare, mais loin d’être inédite. En 2017, la ministre Mélanie Joly avait par exemple demandé au CRTC de revoir les conditions de licence de chaînes détenues par le Groupe TVA, Bell, V et Corus, pour maintenir les exigences de contenu francophone original.
V EN SITUATION PRÉCAIRE
Dans sa décision, dont les détails ont été précisés hier, le CRTC souligne la précarité financière importante de V. Il note « qu’en raison de plusieurs facteurs », dont l’érosion des revenus publicitaires, la survie de V est « menacée ».
Le Conseil estime que Bell « devrait être en mesure d’améliorer la situation financière » de V. « Précisément, elle devrait être en mesure de hausser les revenus de V en raison de la portée de ses entreprises, ce qui permettra aux annonceurs de faire des campagnes publicitaires sur de nombreuses plateformes. ». Québecor et Bell sont déjà en concurrence sur plusieurs fronts, de la câblodistribution à la téléphonie cellulaire, en passant par les chaînes spécialisées. Mais l’achat de V par la société est sa première incursion en télévision généraliste de langue française, elle qui est déjà propriétaire de CTV.