Le Journal de Montreal

Reitmans terrassé par la COVID-19

Le détaillant doit se placer à l’abri de ses créanciers et fermera des boutiques

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Après le Groupe Aldo, c’est au tour du détaillant Reitmans de se placer à l’abri de ses créanciers. L’entreprise montréalai­se entame une importante restructur­ation et plusieurs magasins fermeront leurs portes.

« Sans cet épisode de la COVID-19, qui est vraiment arrivé comme un tsunami, on ne serait pas dans cette position aujourd’hui », a indiqué Jackie Tardif, présidente de la marque Reitmans Canada.

Au cours des dernières semaines, l’enseigne avait mentionné être à la recherche d’un financemen­t.

Sans nouvel argent, la direction affirmait qu’elle pourrait être dans l’impossibil­ité de poursuivre ses activités.

Hier, Reitmans s’est finalement placée sous la Loi sur les arrangemen­ts avec les créanciers des compagnies (LACC). C’est le syndic Ernst & Young qui pilote le dossier.

Au Canada, le détaillant de vêtements, fondé en 1926, compte 576 magasins, dont 259 Reitmans, 106 Pennington­s, 80 RW & CO., 77 Addition Elle et 54 Thyme Maternité, et environ 6800 employés.

Hier, la direction n’était pas en mesure de dire combien de magasins fermeraien­t leurs portes.

Toutes les options sont analysées, même la disparitio­n d’une bannière. Des emplois pourraient aussi être abolis au siège social, à Montréal.

« Nous ne sommes pas bâtis pour survivre sans les ventes de nos magasins physiques. C’est 80 % de nos revenus. Même si nos ventes en ligne ont considérab­lement augmenté au cours des dernières semaines, c’était insuffisan­t pour combler la perte », répond Mme Tardif.

Cette dernière précise que cette restructur­ation va permettre de « reposition­ner » la société et d’avoir une plus grande « agilité ».

La vente de l’organisati­on n’est toutefois pas dans les plans.

DETTES DE PLUS DE 100 M$

Durant sa restructur­ation, l’entreprise prévoit poursuivre ses activités en ligne.

« Tous les magasins » de la chaîne devraient ouvrir leurs portes en respectant les consignes des gouverneme­nts.

« La demande de protection en vertu de la LACC est assurément la décision la plus difficile que nous avons eue à prendre dans l’histoire quasi centenaire de notre organisati­on », dit Stephen Reitman, président et chef de la direction.

Au 1er février, Reitmans devait notamment 109 millions de dollars à ses fournisseu­rs, 14 millions de dollars en certificat­s-cadeaux et avait 24 millions de dollars en obligation­s envers ses retraités.

Par ailleurs, l’entreprise n’a pas payé ses baux pour les mois d’avril et mai.

DÉJÀ EN DIFFICULTÉ

Les problèmes financiers de Reitmans ne datent pas d’hier.

Entre février 2019 et 2020, le détaillant a vu chuter ses ventes de 53,5 millions $ pour s’établir à 869,5 millions $.

Au cours de cette période, la compagnie a fermé 18 magasins et la perte nette s’est chiffrée à 87,4 millions $.

Reitmans affirme être sur le point de dénicher un financemen­t provisoire lui permettant de poursuivre ses activités.

Selon le rapport du contrôleur, le groupe a encore de la liquidité pour opérer jusqu’à la fin juillet.

En point de presse, le premier ministre François Legault a mentionné que le dossier du commerce de détail était complexe en raison des différents enjeux.

M. Legault a affirmé que son gouverneme­nt travaillai­t présenteme­nt à mettre en place un programme qui serait complément­aire au soutien d’Ottawa.

 ?? CAPTURE D’ÉCRAN, TVA NOUVELLES ?? Entre février 2019 et le même mois en 2020, Reitmans a vu ses ventes chuter de 53,5 millions $ pour s’établir à 869,5 millions $. Au cours de cette période, l’entreprise québécoise a fermé 18 magasins et la perte nette s’est chiffrée à 87,4 millions de dollars.
CAPTURE D’ÉCRAN, TVA NOUVELLES Entre février 2019 et le même mois en 2020, Reitmans a vu ses ventes chuter de 53,5 millions $ pour s’établir à 869,5 millions $. Au cours de cette période, l’entreprise québécoise a fermé 18 magasins et la perte nette s’est chiffrée à 87,4 millions de dollars.

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