Le Journal de Montreal

Des affaires d’or pour un géant du transport d’ouvriers agricoles

- FRANCIS HALIN

Un géant mondial du transport de travailleu­rs agricoles étrangers a vu la demande pour ses services exploser à près de 500 travailleu­rs cette année avec la COVID-19.

« Cette année, ç’a été une explosion de la demande », a indiqué au Journal Maxime Lamothe, consultant commercial senior pour Air Charter Service (ACS) depuis quatre ans.

Cette saison, entre 400 et 500 travailleu­rs agricoles étrangers ont posé le pied chez nous après avoir voyagé à bord d’un Airbus 320 ou d’un Boeing 737 via les services de la firme britanniqu­e.

Encore méconnu, ce type d’entreprise fait des affaires d’or ici depuis que nos fermiers ont recours à cette maind’oeuvre étrangère, année après année.

« Air Charter Service (ACS) est au Canada depuis plus de dix ans. On est l’une des plus grosses boîtes au monde qui opère des vols agricoles depuis plus de 30 ans », souligne M. Lamothe, basé à leur antenne de Toronto.

UN MAIGRE 3 %

Alors que nos fermiers font appel à ces compagnies pour avoir des travailleu­rs étrangers, les Québécois qui ont proposé leurs services pour aller aider nos cultivateu­rs sont encore peu nombreux dans les champs.

Le 10 mai, à peine 3 % des 9389 personnes qui avaient manifesté leur désir de travailler sur une ferme le faisaient, soit quelque 300 personnes.

« On pense que ça va être un succès, mais il faut laisser du temps pour que ça décolle. On essaye de simplifier les choses », a expliqué le directeur général de l’Union des producteur­s agricoles (UPA), Charles-Félix Ross, qui souligne que ces chiffres devraient augmenter fin mai, début juin, avec l’éveil de l’activité.

Ces derniers jours, des fermiers québécois ont indiqué au Journal qu’ils trouvaient difficile d’avoir accès aux travailleu­rs québécois en raison de la paperasser­ie ou d’un manque de communicat­ion avec l’UPA.

« C’est l’enfer, a partagé une agricultri­ce, qui a préféré garder l’anonymat pour éviter d’être stigmatisé­e par le syndicat. On a appelé l’UPA pour savoir comment faire et on n’a même pas eu de retour encore. »

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