Le Journal de Montreal

La Caisse mise sur les pharmas... et les pétrolière­s

La valeur de son portefeuil­le boursier aux États-Unis a plongé de 32 % au cours du premier trimestre de l’année

- SYLVAIN LAROCQUE

Face à la pandémie qui a plongé les marchés boursiers dans la tourmente, en mars, la Caisse de dépôt a misé sur les pharmaceut­iques… et les pétrolière­s.

Pendant la période allant du début janvier à la fin mars, la Caisse a accru sa participat­ion dans des géants du médicament, comme Merck, Bristol-Myers Squibb, AbbVie et Teva, révèle un document récemment déposé auprès des autorités réglementa­ires américaine­s.

La Caisse a aussi acheté des actions de Gilead Science, dont l’antiviral remdésivir vient d’obtenir une autorisati­on aux États-Unis pour la COVID-19, et de Quest Diagnostic­s, un acteur majeur dans les tests de dépistage.

Les pharmacies n’ont pas été en reste. La Caisse a augmenté ses positions dans les deux plus importante­s chaînes des États-Unis : CVS et Walgreens Boots. Et elle a quintuplé sa participat­ion dans Ventas, qui possède 739 résidences pour aînés, dont celles du Groupe Maurice.

L’institutio­n a par ailleurs profité de la chute des cours de l’or noir pour faire le plein de pétrolière­s. Elle a ainsi bonifié de 10 % son exposition à Suncor, le plus important producteur canadien, et de 29 % celle au géant ExxonMobil. Elle a triplé sa participat­ion dans l’important producteur indépendan­t ConocoPhil­lips.

PLUS DE BOUFFE

La Caisse s’est également préparée pour le confinemen­t en réinvestis­sant dans Kroger, la plus importante chaîne de supermarch­és aux ÉtatsUnis, ainsi que dans les producteur­s d’aliments ConAgra, Kraft Heinz et Campbell Soup.

Elle n’a pas oublié non plus les fabricants de produits d’hygiène Kimberly-Clark, Clorox, Colgate-Palmolive et Procter & Gamble.

Étonnammen­t, la Caisse a commencé le mois d’avril avec une participat­ion 10 fois plus petite qu’au début janvier dans Netflix, dont les revenus ont explosé. Sa position était également à la baisse dans Amazon, un autre grand gagnant de la crise.

INDÉCISION QUANT AU VOYAGE

Dans le secteur du voyage, très meurtri, la Caisse a envoyé des signaux contradict­oires. Elle a réduit de moitié sa présence dans l’agence de voyages en ligne Expedia, mais a doublé sa mise dans son concurrent Booking. Elle a fait fondre sa participat­ion dans Delta Air Lines, mais a multiplié par sept celle dans United Airlines. L’institutio­n a aussi investi dans les croisiéris­tes Carnival, Norwegian et Royal Caribbean, dont les titres restent très dépréciés.

La Caisse a terminé le premier trimestre avec près de 734 millions d’actions d’entreprise­s cotées aux États-Unis, contre 717 millions à la fin de 2019. En raison de la dégringola­de des marchés, la valeur du portefeuil­le est passée de 41 à 28 milliards $ US (de 57 à 39 milliards de dollars canadiens), une baisse de 32 %. Notons toutefois que les Bourses ont fortement rebondi depuis la fin mars.

 ?? PHOTO AFP ?? La Caisse de dépôt et placement a notamment accru de 29 % sa participat­ion dans le géant ExxonMobil.
PHOTO AFP La Caisse de dépôt et placement a notamment accru de 29 % sa participat­ion dans le géant ExxonMobil.

Newspapers in French

Newspapers from Canada