Le Journal de Montreal

La NCAA malgré les embûches

Olivier Charles-Pierre a fait preuve de déterminat­ion pour grimper les échelons

- RICHARD BOUTIN

Jamais retenu au sein des équipes d’étoiles collégiale­s du Québec et du Canada, le plaqueur Olivier CharlesPie­rre a néanmoins réalisé son rêve d’évoluer dans la NCAA après avoir surmonté des embûches importante­s.

« Je veux encourager les jeunes qui veulent jouer dans la NCAA de ne jamais lâcher malgré les embûches », raconte le plaqueur des Cougars de Houston.

« J’ai pris des coups, mais j’ai travaillé fort. Tout peut arriver. J’étais un joueur normal et non une étoile dans le circuit collégial, mais j’ai pris les bouchées doubles. »

Au terme de sa troisième saison avec les Nomades Montmorenc­y à l’automne 2015, Pierre espérait recevoir une offre de la NCAA, mais rien ne s’est matérialis­é.

Il a été recruté par Laval, Montréal et UBC, mais une session d’hiver désastreus­e a mis fin aux discussion­s.

« J’ai été suspendu du cégep pour une session parce que j’avais échoué trop de cours », explique le joueur de Laval.

« Ce fut un moment bas de ma carrière, mais j’ai gardé le moral et je me suis donné une autre chance de réussir mon rêve de jouer dans la NCAA. À l’hiver et à l’été 2017, j’ai complété mon DEC en réussissan­t 14 cours. J’étais motivé contrairem­ent à l’année précédente, où je n’étais pas concentré sur mes études. »

PARCOURS ATYPIQUE

Après avoir complété son diplôme collégial, Pierre s’envolait le lendemain pour le Nouveau-Mexique, où il allait porter les couleurs de l’Institut militaire pendant deux saisons au sein d’un Junior College.

« Il fallait que je remette ma vie en place, mais je savais que j’allais jouer de nouveau, affirme-t-il. Il restait à savoir où. »

« Sur Netflix, j’ai regardé la série Last Chance U, qui mettait en lumière le parcours de plusieurs joueurs américains qui n’avaient pas reçu d’offre de la NCAA ou avaient été renvoyés et avaient dû se tourner vers les JuCo. Du même quartier que moi, Chris Boucher (des Raptors de Toronto) a emprunté ce chemin avant de signer dans la NCAA. »

La discipline serrée de l’Institut militaire n’a pas freiné les ardeurs du plaqueur de 6 pieds 3 pouces et 305 livres.

« Ce fut difficile par moments, bien que je sois habitué à la discipline puisque je viens d’une famille haïtienne, mais mon objectif était tellement plus gros que j’étais prêt à tout. Les parades et les levers très tôt étaient un petit mal pour un plus grand bien. »

Au cours de sa première saison chez nos voisins du Sud, Pierre a reçu une offre de Eastern Michigan, mais celle-ci est disparue quand il n’a pas voulu s’engager immédiatem­ent. Il est donc retourné au Nouveau-Mexique pour une deuxième saison.

« Après avoir complété mes études, je suis rentré à Montréal en décembre 2018 sans offre de la NCAA, sauf de Delaware State », indique-t-il.

« Je voulais jouer dans un plus haut niveau. Deux jours avant la période de signatures, j’ai fait une visite à New Mexico State. Mon père et ma soeur ont vraiment aimé, mais pas moi. Ce fut difficile de dire non parce que je n’avais pas d’autre option. J’avais la foi que quelque chose de bien allait m’arriver. »

L’OCCASION RÊVÉE

Un appel de Houston au début janvier allait lui permettre de réaliser son rêve.

« L’ancien entraîneur de la ligne défensive d’Arkansas State me connaissai­t et il a communiqué avec moi quand il a été embauché à Houston. Sans visite, j’ai accepté leur offre et je suis parti. Ma première saison s’est bien passée et le coach a des plans plus importants pour 2020. J’ai suivi le repêchage de la LCF il y a quelques semaines et ça va être mon tour l’an prochain. »

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PHOTO COURTOISIE Utilisé principale­ment pour freiner le jeu au sol l’an dernier, Olivier Charles-Pierre espère camper un rôle plus important cet automne.

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