Le Journal de Montreal

Une pause de six mois salutaire

- RICHARD BOUTIN

Après un bon début de saison à sa première campagne chez les profession­nels le printemps dernier, Simone Boilard s’est accordé une période de réflexion de six mois qui lui a été fort salutaire.

Blessée au dos et victime d’une commotion cérébrale à son retour à Québec lorsqu’elle a frappé une voiture lors d’un moment d’inattentio­n, Boilard ressentait aussi le besoin de réfléchir à son avenir.

« Cette pause a fait du bien, a mentionné la cycliste de 19 ans de la formation profession­nelle américaine Sho-Air Twenty20. C’était l’accumulati­on de plusieurs choses et pas seulement un facteur. Je me suis vraiment ennuyée quand je n’étais pas sur mon vélo. Je me suis ennuyée de la compétitio­n. »

COMPRÉHENS­ION

Au cours de ce moment d’arrêt, Boilard a pu compter sur l’appui de sa formation.

« Les dirigeants n’ont mis aucune pression pour que je revienne rapidement, a-t-elle mentionné. Ils m’ont fait comprendre que j’étais la plus jeune coureuse de l’équipe et qu’ils croyaient à mon potentiel. Ils croyaient à mon développem­ent à long terme et c’était la raison pour laquelle ils m’avaient recrutée. »

Même s’il n’a pas participé à la réflexion de Boilard, son nouvel entraîneur Pierre Hutsebaut a une bonne idée de ses questionne­ments.

« À l’instar de David Veilleux à l’époque, Simone est une athlète articulée et équilibrée, a-t-il souligné. Après chaque saison, en octobre, David me demandait si je pensais qu’il pouvait aller plus loin. Ce temps d’arrêt lui a permis de passer de l’adolescenc­e à l’âge adulte. Elle a pris beaucoup de maturité. Quand tout va bien, tu ne prends pas le temps de réfléchir. Quand tu enfiles les succès, tu penses que ça va toujours bien aller. Le vélo, c’est comme la vie. Tu vis des hauts et des bas. Quand ça va moins bien, tu mets tout sur la table. C’est préférable de se poser ces questions et de vivre ces écueils maintenant plutôt qu’à 22 ou 23 ans. »

CORONAVIRU­S

De retour en selle depuis octobre, Boilard s’entraînait en Arizona en compagnie de son copain Nickolas Zukowksi en prévision de la prochaine saison quand elle a dû rentrer au pays en raison de la pandémie de COVID-19.

« Je n’ai pas eu la chance de tester ma forme dans une compétitio­n puisque le gros du calendrier débutait en avril, mais j’étais sur une très bonne lancée. J’étais sur une pente ascendante. »

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