Le Journal de Montreal

La boxe doit remonter en selle

Le premier gala en temps de pandémie devrait avoir lieu le 9 juin à Las Vegas

- Mathieu Boulay l∫ MBoulayJDM mathieu.boulay @quebecorme­dia.com

L’UFC a repris ses activités il y a une dizaine de jours. Pendant ce temps, les promoteurs de boxe seront en pause jusqu’en juin dans le meilleur des scénarios. Est-ce que les arts martiaux mixtes ont pris une longueur d’avance sur la boxe ? C’est un faux débat.

On ne parle pas du même sport et de la même clientèle. On ne peut pas comparer les façons de faire du patron de l’UFC Dana White avec celles des promoteurs de boxe comme Eddie Hearn, Bob Arum ou Oscar De La Hoya.

Le premier est ambitieux et il n’a jamais eu peur de prendre des risques. Malgré la pandémie aux États-Unis, il a sauté sur la première occasion pour présenter trois galas en huit jours à Jacksonvil­le. Et il l’a fait sans porter de masque une seule minute.

Arum, Hearn et De La Hoya sont plus modérés dans leur approche. Ils ont de généreux contrats de télévision en poche et ils attendent seulement le moment pour remonter en selle. Top Rank le fera à compter du 9 juin avec son premier mini-gala à Las Vegas. L’objectif est de présenter deux galas par semaine durant l’été.

En temps de pandémie, la logistique entourant la présentati­on d’un gala est de la haute voltige. Les organisate­urs doivent penser au respect des mesures sanitaires dans toutes leurs procédures. Ils doivent surtout avoir assez de tests de dépistage de la COVID-19.

EMBÛCHE IMPORTANTE

Hier, le Canada et les États-Unis se sont entendus pour repousser la date de réouvertur­e des frontières au 21 juin. En apparence, on pourrait penser que c’est une mauvaise nouvelle pour les boxeurs québécois, mais ce n’est pas le cas.

Selon les règles établies entre les deux pays, Artur Beterbiev, Jean Pascal, Oscar Rivas, Eleider Alvarez, Arslanbek Makhmudov, Marie-Ève Dicaire, David Lemieux, Erik Bazinyan, Junior Ulysse et Steven Butler pourraient se aller se battre au pays de l’Oncle Sam avant cette date.

Ils pourraient faire valoir aux autorités qu’ils vont en sol américain pour le travail. Par contre, à leur retour au Québec, ils devraient s’astreindre à une quarantain­e de 14 jours.

CASSE-TÊTE QUÉBÉCOIS

Au Québec, c’est le calme plat. La Régie est toujours en mode « réflexion et solution ».

En coulisses, c’est une autre histoire. Le promoteur Camille Estephan travaille d’arrache-pied pour présenter un gala à huis clos durant la saison estivale à l’extérieur de la région de Montréal. Il a même fait appel à un lobbyiste pour que ses intérêts soient représenté­s à Québec.

De son côté, le responsabl­e des sports de combat Michel Hamelin étudie les scénarios possibles depuis déjà quelques semaines. Il observe les procédures qui pourraient être mises en place au Québec.

Hamelin aura bientôt plusieurs morceaux de casse-tête entre les mains. Il devra les placer au bon endroit afin d’assurer la sécurité de tous les intervenan­ts. Pas une mince tâche.

Rien ne bougera sans l’aval de la santé publique. Ce n’est pas une priorité pour ses dirigeants. Les personnes du milieu de la boxe doivent se croiser les doigts pour que leur sport soit inclus dans les deux prochaines phases de déconfinem­ent sportif.

CAMP VERSION COVID-19

Le camp d’un boxeur est de huit semaines. Tous les pugilistes ont gardé la forme depuis le 12 mars.

Par contre, on est loin d’une intensité comparable à celle démontrée lorsqu’ils s’entraînent au gymnase. L’entraîneur Marc Ramsay va amorcer la remise en forme de ses 14 boxeurs à compter de la semaine prochaine. Il organisera des sessions légères dans un parc.

Le degré de difficulté augmentera à mesure que les semaines vont défiler. Pour le moment, s’ils peuvent se déplacer aux États-Unis, Eleider Alvarez et Marie-Ève Dicaire sont les deux athlètes qui sont en bonne posture pour se battre cet été.

D’autres boxeurs pourraient s’ajouter à cette courte liste dès que les promoteurs auront le feu vert. Et ça, on va souhaiter que ça arrive rapidement.

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PHOTO D’ARCHIVES À l’instar des autres pugilistes du Québec, Artur Beterbiev ne peut se rendre aux États-Unis pour s’y battre.
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