Anglade veut l’heure juste sur Chagnon
Les libéraux demandent à l’Assemblée nationale d’agir
QUÉBEC | Malgré les refus répétés de l’Assemblée nationale, le Parti libéral du Québec demande à son tour une enquête sur les allégations d’attouchements sexuels formulées à l’égard de l’ex-président de l’institution Jacques Chagnon, a appris notre Bureau d’enquête.
La whip en chef de l’aile parlementaire libérale, Nicole Ménard, a transmis dimanche une lettre à ce sujet au successeur de M. Chagnon, François Paradis.
Cette décision a d’abord été prise par la nouvelle chef du PLQ, Dominique Anglade, a expliqué la porte-parole Léa Carrière.
« Mme Anglade a demandé à notre whip en chef de transmettre, au nom de notre formation politique, une requête au président de l’Assemblée nationale, François Paradis, suggérant d’entreprendre toute démarche ou initiative visant à faire la lumière sur la situation », a-t-elle déclaré.
IMPOSSIBLE D’ENQUÊTER
L’ex-présidente du Parlement wallon Émily Hoyos a récemment déclaré à un média belge que M. Chagnon lui avait mis la main au postérieur, en 2011, alors qu’elle était reçue à l’Assemblée nationale, ce que M. Chagnon a nié. La semaine dernière, la troisième vice-présidente de l’Assemblée nationale, Maryse Gaudreault, également députée libérale, a affirmé que l’institution ne pouvait pas enquêter.
Quelques jours plus tôt, une porte-parole avait déjà indiqué qu’il était impossible d’enquêter « puisqu’il s’agit d’allégations ».
Hier, il n’a pas été possible d’obtenir de l’Assemblée nationale la confirmation que la lettre du PLQ a été reçue par M. Paradis.
L’institution a reconnu qu’elle détient « en effet certains pouvoirs en matière de gestion » sans préciser s’il s’agit de pouvoirs d’enquête.
La semaine dernière, les libéraux ont soutenu que l’Assemblée nationale a « toute la latitude et l’indépendance » pour se pencher sur la question.
Le Parti québécois avait aussi demandé à l’institution d’agir.
EXCUSES EXIGÉES
Selon deux sources, les refus répétés de l’Assemblée nationale ont fait des vagues au sein du caucus libéral. Mme Gaudreault a notamment dû expliquer la position de l’institution, mardi.
Une ex-attachée politique libérale, Vicki Émard, a accusé sur Facebook Mme Gaudreault de vouloir défendre M. Chagnon en refusant d’enquêter sur les allégations qui le visent.
En entrevue avec notre Bureau d’enquête, Mme Émard a exigé que Mme Gaudreault s’excuse ou se rétracte. « Ne rien faire est criminel », a-t-elle dit.
Mme Émard s’est déjà plainte d’avoir reçu une image à caractère pornographique d’un député, Yves St-Denis, qui avait dû quitter le caucus libéral, en 2018.
M. St-Denis avait reconnu les faits, tout en soutenant qu’il y avait eu consentement.