Le Journal de Montreal

Anglade veut l’heure juste sur Chagnon

Les libéraux demandent à l’Assemblée nationale d’agir

- ALEXANDRE ROBILLARD

QUÉBEC | Malgré les refus répétés de l’Assemblée nationale, le Parti libéral du Québec demande à son tour une enquête sur les allégation­s d’attoucheme­nts sexuels formulées à l’égard de l’ex-président de l’institutio­n Jacques Chagnon, a appris notre Bureau d’enquête.

La whip en chef de l’aile parlementa­ire libérale, Nicole Ménard, a transmis dimanche une lettre à ce sujet au successeur de M. Chagnon, François Paradis.

Cette décision a d’abord été prise par la nouvelle chef du PLQ, Dominique Anglade, a expliqué la porte-parole Léa Carrière.

« Mme Anglade a demandé à notre whip en chef de transmettr­e, au nom de notre formation politique, une requête au président de l’Assemblée nationale, François Paradis, suggérant d’entreprend­re toute démarche ou initiative visant à faire la lumière sur la situation », a-t-elle déclaré.

IMPOSSIBLE D’ENQUÊTER

L’ex-présidente du Parlement wallon Émily Hoyos a récemment déclaré à un média belge que M. Chagnon lui avait mis la main au postérieur, en 2011, alors qu’elle était reçue à l’Assemblée nationale, ce que M. Chagnon a nié. La semaine dernière, la troisième vice-présidente de l’Assemblée nationale, Maryse Gaudreault, également députée libérale, a affirmé que l’institutio­n ne pouvait pas enquêter.

Quelques jours plus tôt, une porte-parole avait déjà indiqué qu’il était impossible d’enquêter « puisqu’il s’agit d’allégation­s ».

Hier, il n’a pas été possible d’obtenir de l’Assemblée nationale la confirmati­on que la lettre du PLQ a été reçue par M. Paradis.

L’institutio­n a reconnu qu’elle détient « en effet certains pouvoirs en matière de gestion » sans préciser s’il s’agit de pouvoirs d’enquête.

La semaine dernière, les libéraux ont soutenu que l’Assemblée nationale a « toute la latitude et l’indépendan­ce » pour se pencher sur la question.

Le Parti québécois avait aussi demandé à l’institutio­n d’agir.

EXCUSES EXIGÉES

Selon deux sources, les refus répétés de l’Assemblée nationale ont fait des vagues au sein du caucus libéral. Mme Gaudreault a notamment dû expliquer la position de l’institutio­n, mardi.

Une ex-attachée politique libérale, Vicki Émard, a accusé sur Facebook Mme Gaudreault de vouloir défendre M. Chagnon en refusant d’enquêter sur les allégation­s qui le visent.

En entrevue avec notre Bureau d’enquête, Mme Émard a exigé que Mme Gaudreault s’excuse ou se rétracte. « Ne rien faire est criminel », a-t-elle dit.

Mme Émard s’est déjà plainte d’avoir reçu une image à caractère pornograph­ique d’un député, Yves St-Denis, qui avait dû quitter le caucus libéral, en 2018.

M. St-Denis avait reconnu les faits, tout en soutenant qu’il y avait eu consenteme­nt.

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PHOTO TIRÉE DU SITE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE L’ex-présidente du Parlement wallon Émily Hoyos, alors qu’elle était reçue à Québec par son homologue Jacques Chagnon, en mai 2011.

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