Le Journal de Montreal

Des chats et chiens sont négligés depuis deux mois

L’ouverture des salons de toilettage est une bonne nouvelle pour leur santé

- ÉRIC YVAN LEMAY

Les propriétai­res de salon de toilettage sont heureux de leur réouvertur­e annoncée pour le 1er juin, mais craignent pour les animaux, dont les soins ont été négligés pendant plusieurs semaines.

Si les chiens, comme le labrador, ont pu facilement passer à travers le confinemen­t, il en va autrement de certaines races, comme le caniche, les bichons et les goldendood­le, qui nécessiten­t des soins plus pointus pour éviter les problèmes de peau.

« C’est rendu critique pour plusieurs chiens, dont certains ont besoin de soins d’hygiène aux deux mois », indique Martine Farley, du Centre canin Vallée du Richelieu, à Saint-Basile-le-Grand.

Sans soins, certains chiens peuvent développer des infections de la peau.

Au début du mois, certains centres ont pu recevoir des cas d’urgence après des discussion­s entre le gouverneme­nt et deux associatio­ns qui les représente­nt. Quelques jours plus tard, le Bureau du premier ministre du Québec a de nouveau forcé leur fermeture.

ROUGEURS SUR LA PEAU

Durant cette courte période, une dizaine de chiens ont été vus, dont certains avaient des rougeurs importante­s sur la peau.

Dans d’autres cas, certains propriétai­res ont tenté de faire eux-mêmes une tonte à leur bête.

« Ça peut causer des brûlures ou des coupures pour le chien. On ne s’improvise pas toiletteur », dit Martine Farley, rappelant que le Québec dispose maintenant d’une législatio­n très claire sur le bien-être des animaux.

La vétérinair­e Catherine Therrien Bolullo dit avoir reçu un chat qui avait été coupé par sa propriétai­re, qui avait tenté de lui retirer une motte de poil.

La propriétai­re de la Clinique vétérinair­e Animalia dit toutefois qu’il s’agit d’un cas isolé. Par contre, elle reçoit chaque jour des dizaines d’appels de clients qui voudraient faire faire les griffes de leur animal.

« Une dame a pleuré 20 minutes au téléphone parce que son chat souffrait. Tout le monde est désespéré », dit-elle.

Elle espère aussi pouvoir traiter davantage de cas d’animaux malades, pas seulement les urgences.

ANIMAUX NÉGLIGÉS

Même son de cloche du côté de l’Associatio­n des médecins vétérinair­es du Québec.

« Il peut y avoir eu un peu de négligence. Les gens vont peut-être avoir attendu un peu plus longtemps pour faire soigner leur animal. Un peu comme on a vu chez les humains », s’inquiète le président, Michel Pépin.

Il estime que la réouvertur­e des salons de toilettage est une bonne nouvelle pour la santé des animaux.

« Ils vont pouvoir détecter des problèmes aux oreilles, au niveau du ventre, sous le poil », dit-il en indiquant que les problèmes de peau sont fréquents chez les animaux de compagnie.

Pour Martine Farley, il était temps que le gouverneme­nt pense aussi aux animaux. Elle plaide aussi pour la réouvertur­e des centres d’activités extérieure­s pour chiens avec des mesures de distanciat­ion.

« Je ne comprends pas qu’on ouvre les terrains de golf, mais que mon parc d’amusement doit rester fermé sans qu’un maître puisse y aller seul avec son chien », déplore-t-elle.

 ?? PHOTOS ÉRIC YVAN LEMAY ET COURTOISIE ?? Martine Farley, du Centre canin Vallée du Richelieu, est heureuse de la réouvertur­e des salons de toilettage. Au début du mois, elle a reçu quelques chiens en urgence, dont certains avaient grand besoin de soins d’hygiène (en mortaise).
PHOTOS ÉRIC YVAN LEMAY ET COURTOISIE Martine Farley, du Centre canin Vallée du Richelieu, est heureuse de la réouvertur­e des salons de toilettage. Au début du mois, elle a reçu quelques chiens en urgence, dont certains avaient grand besoin de soins d’hygiène (en mortaise).
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