Le Journal de Montreal

Le vent pourrait transporte­r le coronaviru­s jusqu’à 6 mètres

Les gouttelett­es expulsées par ceux qui toussent ont été étudiées

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Au moment où les beaux jours nous invitent à sortir à l’extérieur, une étude met en garde sur le fait que les gouttelett­es provenant d’une personne qui tousse peuvent voyager beaucoup plus loin que deux mètres en présence de vent, même très faible.

Des chercheurs de l’Université de Nicosie, la plus grande université de Chypre, en mer Méditerran­ée, ont mesuré l’effet de la vitesse du vent sur le transport des gouttelett­es de salive à l’aide d’une simulation informatiq­ue.

Les spécialist­es ont utilisé un modèle mathématiq­ue en tenant compte d’une températur­e ambiante de 20 °C et d’une humidité relative de 50 %, tout en supposant qu’un individu, qui ne porte pas de masque, a une toux « légère ». Ils ont d’abord vérifié ce qui se passe quand on tousse dans un environnem­ent où il ne vente pas du tout.

Dans ces conditions, les gouttelett­es de salive projetées dans l’air tombent rapidement au sol dans un rayon d’un mètre.

MÊME À 4 KM/H

Or, en ajoutant au modèle un vent de seulement 4 km/h soufflant dans la même direction que les gouttelett­es produites par la toux, ils ont constaté que certaines d’entre elles peuvent parcourir jusqu’à six mètres en cinq secondes.

Pour un vent qui souffle un peu plus fort, de 15 km/h, les gouttelett­es parcourent à peu près la même distance, mais en moins de deux secondes, d’après cette simulation.

La concentrat­ion et la taille des gouttelett­es liquides diminuent à mesure qu’elles sont transporté­es dans l’air. Les grosses particules sont les premières à chuter sous l’effet de la gravité.

Si cette étude nous apprend que les particules de salive en suspension dans l’air peuvent voyager à plus de deux mètres sous l’effet du vent, elle ne se prononce pas sur leur capacité à transmettr­e le coronaviru­s dans ces circonstan­ces.

ÉTIQUETTE RESPIRATOI­RE

On sait que la COVID-19 se transmet par les gouttelett­es émises par les personnes malades quand elles toussent, éternuent ou même ne font que parler, mais qu’en est-il du nuage de fines particules qui subsiste à plusieurs mètres de l’émetteur et à l’air libre ?

Les chercheurs ne répondent pas à cette question, mais invitent à la prudence. « En fonction des conditions environnem­entales, la distance sociale de deux mètres pourrait ne pas suffire », préviennen­t-ils, en référence aux consignes sanitaires de nombreux pays.

Ces travaux démontrent l’importance de l’étiquette respiratoi­re, comme tousser et éternuer dans son coude. Le port du masque est une autre façon de prévenir la dispersion de ces fameuses gouttelett­es, vectrices de la COVID-19.

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PHOTO STEVENS LEBLANC La distance de 2 m pourrait ne pas suffire à se protéger des gouttelett­es émises par les gens qui toussent à l’extérieur, selon une étude européenne.

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