De futures infirmières auxiliaires pénalisées
Elles ne peuvent obtenir leur diplôme pour le moment
De futures infirmières auxiliaires ne peuvent obtenir leur diplôme parce qu’elles sont réquisitionnées pour travailler à temps plein comme préposées aux bénéficiaires, une situation qu’elles dénoncent haut et fort.
Julie Gagnon a entrepris une formation professionnelle pour devenir infirmière auxiliaire au Centre d’excellence en santé de Lanaudière, en janvier 2019, dans le cadre d’un retour aux études. À la mi-mars, lors de la fermeture des écoles, elle avait complété près de 70 % de sa formation.
Alors que des cours à distance ont repris dans plusieurs programmes de formation professionnelle depuis le 11 mai,
Mme Gagnon et ses collègues de classe ne pourront reprendre leur formation tant que l’arrêté ministériel sera en vigueur, lui a-t-on indiqué par courriel.
LA RELÈVE
Tout le personnel de son centre de formation est déployé à temps plein dans le réseau de la santé, et la majorité des étudiants y travaillent aussi pour prêter main-forte.
Mme Gagnon travaille elle aussi à temps plein comme préposée aux bénéficiaires dans un CHSLD. Elle se dit heureuse de collaborer, mais craint que la situation ne perdure à long terme et pénalise les finissantes, comme elle, qui veulent exercer le métier qu’elles ont choisi.
« Je comprends qu’ils ont besoin de préposés, je le vois chaque jour. Mais il manque aussi d’infirmières auxiliaires. Nous, on est la relève, mais on ne peut pas finir notre formation. Ils vont nous mettre à bout avant qu’on puisse commencer notre profession », déplore celle qui a démarré une pétition en ligne pour réclamer des changements.
Mme Gagnon craint de perdre les compétences acquises lors de sa formation puisqu’elle ne peut les mettre en pratique. « Je ne peux même pas prendre la température d’un patient », lance-t-elle.
SOLUTIONS À VENIR
En commission parlementaire hier, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a été interpellé par la députée péquiste Véronique Hivon à ce sujet. M. Roberge s’est dit confiant de pouvoir en arriver à des solutions « dans les prochains jours, sinon les prochaines semaines » afin que ces étudiants puissent compléter leur formation.
« On travaille avec la Santé justement pour leur permettre de revenir, à tout le moins à temps partiel, dans le réseau scolaire pour compléter leur formation […]. Si on a besoin de plus de gens dans le réseau de la santé, la dernière [chose] qu’on veut, c’est de se priver de nouveaux diplômés », a-t-il dit.