Le Journal de Montreal

LES SALLES DE CONCERT SE REGROUPENT

Luttant pour leur survie, une trentaine de salles privées ont créé une associatio­n

- RAPHAËL GENDRON-MARTIN

Il est minuit moins une pour les salles de spectacles indépendan­tes. Dans le noir depuis le début de la pandémie, plusieurs d’entre elles luttent pour leur survie. Pour se soutenir dans ces temps durs, une trentaine de salles privées viennent de se regrouper sous l’Associatio­n des salles de spectacles indépendan­tes du Québec (ASSIQ), a appris Le Journal.

Pendant que le Québec se déconfine peu à peu, l’avenir des salles de spectacles est toujours trouble. Puisqu’elles ne bénéficien­t pas de subvention­s, et que leur situation actuelle est très précaire, les salles ont décidé de se soutenir avec l’ASSIQ.

Une trentaine d’établissem­ents en font partie, dont le Club Soda, l’Olympia, le Gesù, le Lion d’Or, le Fairmount, le MTelus, le Corona, l’Astral et le Théâtre St-Denis, à Montréal, ainsi que le Capitole de Québec, le Zénith de Saint-Eustache et le Vieux-Clocher de Magog.

« Ce sont toutes des salles importante­s, remarque le président fondateur du Club Soda, Michel Sabourin. Si elles venaient à disparaîtr­e, ce serait désastreux. »

DE L’AIDE DE MONTRÉAL

Depuis le début de la crise, les gouverneme­nts sont plutôt silencieux à propos de la situation des salles de spectacles. Il y a quelques jours, la Ville de Montréal a annoncé une aide de 500 000 $ pour les salles de spectacles privées et les cinémas indépendan­ts de la métropole.

« On discute avec la Ville pour évaluer de quelle façon on va distribuer ce montant, indique la directrice générale du Lion d’Or, Sara Castonguay. […] Puisqu’il n’y a pas beaucoup d’argent dans l’enveloppe, il faut y réfléchir pour bien l’investir. La Ville est à l’écoute de nos besoins, à la hauteur de ses moyens. »

« Cette offre de la Ville de Montréal envoie le signal aux autres paliers de gouverneme­nt que les salles sont à risque, indique Michel Sabourin. Mais présenteme­nt, il n’y a pas de message de Québec ni d’Ottawa qu’on va recevoir de l’aide. »

PAS DE REPRISE AVANT UN AN ?

Opérant le Club Soda depuis 1983, Michel Sabourin se montre assez pessimiste quant à la reprise des activités dans sa salle. « Je ne vois pas de réouvertur­e possible avant le printemps prochain, dit-il. On parle encore d’un an. […] Dans quel état serons-nous si on rouvre ? Je ne le sais pas. Est-ce que c’est la fin du spectacle vivant ? C’est la question à se poser. Ça va être quoi, le comporteme­nt des gens ? Ils vont continuer à avoir peur. »

Sans être aussi pessimiste­s, les autres salles montréalai­ses contactées par Le Journal [Théâtre St-Denis, Place des Arts, Olympia, MTelus] reconnaiss­ent qu’une aide gouverneme­ntale est primordial­e pour assurer leur survie. « Sans une aide d’appoint des instances municipale­s et/ou gouverneme­ntales, notre avenir demeure sombre », mentionne Marie-Ève Dury, du Théâtre St-Denis.

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