Le Journal de Montreal

Le cinéma « transformé » par la pandémie mondiale

L’industrie devra se réinventer, croit Sharlène Royer

- BRUNO LAPOINTE

Dès l’éclosion de la pandémie de COVID-19, la cascadeuse québécoise Sharlène Royer a vu l’ensemble de ses projets suspendus en moins de 90 minutes. Deux mois plus tard, l’avenir lui est toujours incertain. « L’industrie ne sera plus jamais la même. Je ne vois pas comment ça pourrait revenir comme avant », avance-t-elle.

Les contrecoup­s du coronaviru­s sur l’industrie du cinéma n’ont visiblemen­t pas tardé à se faire sentir. Et ils seront présents encore pendant « un très long moment », estime Sharlène Royer.

« J’ai l’impression qu’il va falloir oublier les blockbuste­rs américains pour un bout parce que c’est un genre de films qui nécessite de très grandes équipes. Et les cascadeurs – comme les coiffeurs et maquilleur­s – ne peuvent pas faire leur travail en respectant la distanciat­ion sociale. Bref, le milieu au complet va être complèteme­nt transformé par ce qu’on vit présenteme­nt », avance-t-elle, en entretien au Journal depuis Vancouver.

Ce milieu, elle le connaît très bien. Depuis plus de deux décennies, Sharlène Royer travaille en tant que comédienne et cascadeuse sur des projets d’envergure, québécois et étrangers. Des exemples ? Son curriculum vitae comprend des titres tels que Dolemite Is My Name, Star Trek Beyond, Fear the Walking Dead, Deadpool 2 et différents chapitres de la

saga X-Men.

FRONTIÈRES FERMÉES

Ces jours-ci, Sharlène Royer devait donner la réplique à Toni Collette sur le plateau de Pieces of Her, nouvelle série américaine de Netflix, dont le tournage était prévu à Vancouver de mars à juillet.

Ce projet, comme tous les autres, est évidemment sur la glace jusqu’à nouvel ordre.

« On ne sait pas quand les tournages vont pouvoir reprendre. Et on ne sait pas non plus si la frontière américaine va être ouverte lorsqu’ils pourront aller de l’avant. Ça me force à tout repenser à long terme », laisse-t-elle tomber.

Par conséquent, Sharlène Royer entend continuer à développer son expertise à titre de coordonnat­rice de cascades, métier qui la place derrière la caméra, plutôt que devant. Elle a fait ses premières armes dans ce domaine au cours des dernières années, entre autres sur les plateaux de Child’s Play et Rabid, deux remakes de classiques de l’épouvante.

« Ça devient de plus en plus important d’avoir plus d’une corde à son arc pour survivre dans ce milieu », observe-t-elle.

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PHOTO SHARLÈNE ROYER, COURTOISIE La cascadeuse québécoise Sharlène Royer, confinée à Vancouver, croit que les conséquenc­es de la COVID-19 n’ont pas fini de se faire sentir.

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