Le rêve brisé d’une Équipe Québec
Hier matin, quand on a fait jouer un peu partout la voix douloureuse de René Lévesque invitant les Québécois à un prochain rendez-vous, ça m’a brisé le coeur. Et ça m’a foutu en rogne pour une bonne partie de la journée.
Ça fait 40 ans : 20 mai 1980. Une question trop complexe, l’affaire des Yvette, le mensonge éhonté de Pierre Elliott Trudeau, la trouille devant le défi d’être un peuple responsable et, pour des centaines de milliers de personnes, un attachement respectable au reste du Canada ont conduit à une défaite dont les conséquences sont incalculables.
C’est un peu simpliste, mais demandez-vous si la société québécoise est plus vigoureuse, plus autonome, plus riche et plus libre qu’elle ne l’était le 19 mai 1980 ?
Elle tourne au multiculturalisme du père Trudeau. C’est peut-être la route du bonheur.
ÉQUIPE QUÉBEC
La semaine prochaine, Bob Sirois, l’ancien capitaine des Capitals de Washington, publie un livre sur les espoirs d’une équipe nationale du Québec. Une équipe qui pourrait participer à certaines grandes compétitions internationales, comme c’est le cas pour l’Écosse, l’Irlande ou le pays de Galles.
Cet exercice, on peut le faire d’une autre façon. Si René Lévesque avait gagné son pari appuyé sur la maturité d’une nation, comment auraient vécu et performé les athlètes du Québec dans les grandes compétitions ?
On le sait, surtout dans les années 80 et 90, les Québécois auraient tenu tête à n’importe quelle puissance au hockey. Une finale Québec-Union soviétique à Sarajevo aurait été fabuleuse.
Nos patineurs et skieurs auraient brillé encore plus, libérés de la pesante discrimination des fédérations canadiennes et surtout, les athlètes, dans leur uniforme bleu et avec leur drapeau fleurdelisé, auraient été les fers de lance du nouveau pays sur la scène internationale.
LA GAME S’EST JOUÉE EN DEUX RONDES
Les petits pays comptent sur leurs athlètes pour être des relationnistes de grande envergure. La Suède, la Suisse, la Finlande, le Danemark, l’Autriche et même les pays comme la Lettonie ou la Lituanie. Pas pour rien que Bob Hartley est coach d’une équipe nationale.
Marc Gagnon, Frédéric Blackburn, Gaétan Boucher, Mikaël Kingsbury, Isabelle Charest, Nathalie Lambert, Marie-Philip Poulin, Félix Auger-Aliassime auraient été d’aussi grands athlètes.
Mais la game s’est jouée en deux rondes. Une défaite claire en 80 et une défaite teintée de tricherie en 95.
Nos gars et nos jeunes femmes vont continuer à se faire valoir en rouge et pour eux, c’est sans doute ce qu’il y a de plus grisant.
Life goes on, comme on dit dans la langue des propriétaires…
DANS LE CALEPIN | Régis Lévesque est revenu hier à la maison chez sa fille Annie. L’hôpital Marie-Clarac compte de trop nombreux cas de COVID-19. Il va pouvoir tirer une poffe. Merci Annie…