Des familles enfin réunies
Le déconfinement du Québec a permis à Vicky Cléroux et Lidia Dujmovic de finalement présenter le petit Timothé, né en pleine pandémie, à son grand-père et son arrière-grand-père, hier.
Le petit Timothé, 6 semaines, a enfin pu rencontrer son arrièregrand-père pour la première fois, hier. Sa famille a accueilli le déconfinement comme une bouffée d’air frais.
« Il est tellement beau », s’exclame Richard Cléroux, à propos de Timothé, né à la mi-avril.
Comme bien des Québécois, il a profité du déconfinement et du beau temps pour se réunir avec sa famille qu’il n’avait pas vue en personne depuis plus de deux mois.
« Un beau petit bonhomme. Il ressemble à son arrière-grand-père », insiste l’homme de 72 ans, moqueur, à propos de son premier arrière-petit-enfant.
L’homme a pu voir le bébé hier dans la cour chez son fils.
« Je l’avais juste vu sur un Kodak. C’est pas pareil. »
Cette rencontre, si désirée fût-elle, n’était pas possible il y a une semaine. Le gouvernement de François Legault a en effet annoncé mercredi que les Québécois pouvaient recommencer à avoir des rencontres de 10 personnes et moins à l’extérieur, tant qu’ils continueraient de garder deux mètres de distance.
PLUS PROCHES… À 2 MÈTRES
Vicky Cléroux, 20 ans, et Lidia Dujmovic, 23 ans, les deux mamans de Timothé, accueillent ces moments avec joie. Les deux femmes de Saint-Jérôme, sur la Rive-Nord de Montréal, vivent en tête à tête avec leur bébé depuis maintenant six semaines.
« Juste un petit 15 minutes [en présence d’un proche] » suffit à donner un regain d’énergie, résume Mme Dujmovic.
Elles avaient bien présenté Timothé à plusieurs membres de la famille à travers une fenêtre ou une vitre d’auto dans les semaines suivant sa naissance, mais la présence en personne est irremplaçable.
« On se sent plus proches [en personne], même si techniquement, on est plus loin que derrière une vitre », étant donné les mesures de distanciation physique à respecter, explique Mme Cléroux.
C’est d’ailleurs ce qui rend ces réunions douces-amères pour les grands-parents et arrière-grands-parents qui peuvent voir le nouveau-né, mais pas le toucher.
« C’est dur de se retenir de le prendre », avoue Richard Cléroux.
BISOUS ESPÉRÉS
« J’ai hâte de le garder. De lui donner des petits becs, qu’il puisse s’endormir dans nos bras », renchérit son fils Ricky Cléroux, le grand-père de Timothé.
Ricky Cléroux était même censé assister à l’accouchement avant que la crise sanitaire ne vienne bousiller les plans.
Au sein de la famille de l’autre maman, on attend aussi impatiemment de pouvoir câliner Timothé.
« Ma mère capote, c’est une vraie torture pour elle », dit Mme Dujmovic.
Il est difficile parfois de distinguer les larmes de joie des larmes de peine de ne pouvoir être plus près, constate la jeune maman.
« Ça change tellement vite à cet âgelà. C’est des moments que tu ne peux pas retrouver », abonde Louise David, la mère de Mme Dujmovic, en entrevue téléphonique.
DUR, MAIS « LE FUN »
À son tour, elle pourra rencontrer Timothé en personne aujourd’hui.
« C’est dur, mais c’est le fun en même temps », a relaté la grand-maman.
Pour les parents, c’est également la possibilité d’avoir des répits de quelques heures qui les font rêver d’un déconfinement complet.
« On ne peut pas recevoir toute l’aide que les gens voudraient nous donner », explique Vicky Cléroux.