Le Journal de Montreal

Un camp plus sécuritair­e que la ville

Un directeur veut accueillir dans ses installati­ons conçues en temps de pandémie des enfants de milieux à risque

- ANNE-SOPHIE POIRÉ

Un directeur de camp déplore qu’il ne puisse ouvrir ses portes cet été, bien que l’endroit ait été conçu pour protéger les enfants de la tuberculos­e dans les années 1930.

Nicolas De Lorimier, le directeur du camp Bruchési, à Saint-Hippolyte dans les Laurentide­s, estime qu’il pourrait recevoir au moins 60 enfants cet été, de manière tout à fait sécuritair­e.

« Les dortoirs font 80 pieds sur 40 pieds, avec des plafonds de 25 à 30 pieds, détaillet-il. On pourrait y placer 30 enfants tout en gardant une distance de quatre mètres entre chacun. »

De larges bâtiments aux nombreuses fenêtres offrent également une bonne aération, ce qui diminuerai­t les risques de contaminat­ion, selon lui.

Le camp est aussi équipé d’une infirmerie qui accueille des profession­nels en premiers soins et, parfois, des infirmière­s bachelière­s, ajoute-t-il.

DÉJÀ BIEN PRÉPARÉ

« On part avec une bonne longueur d’avance pour le respect des normes sanitaires. J’ai les infrastruc­tures, j’ai le personnel, mais j’ai les mains liées », laisse tomber M. De Lorimier.

Québec a annoncé jeudi qu’aucun camp de vacances n’ouvrira ses portes cette année en raison de la pandémie de COVID-19.

Le directeur du camp Bruchési souhaite qu’on lui accorde la permission exceptionn­elle d’accueillir des jeunes de milieux défavorisé­s pour des séjours prolongés d’au moins un mois.

Il est persuadé qu’il est plus sécuritair­e pour ces jeunes de passer l’été au grand air que dans un petit appartemen­t de Montréal, en pleine canicule.

« On se fierait au bon jugement des intervenan­ts de la DPJ [Direction de la protection de la jeunesse] avec qui on entretient déjà des relations pour cibler les enfants les plus à risque », fait-il valoir.

Depuis six semaines, M. De Lorimier a multiplié les demandes auprès de sa députée, Marguerite Blais, puis auprès des ministères de la Famille et de la Santé et des Services sociaux. Ses requêtes sont

demeurées sans réponse.

Il a même déposé une offre de service sur le site web « Je contribue ».

Il demande au gouverneme­nt « que [son] dossier soit étudié plus individuel­lement étant donné [ses] installati­ons adaptées », explique celui qui est prêt à tout pour aider les jeunes.

REVENIR À LA SOURCE

« C’est sûr qu’on va aussi demander du financemen­t pour ne pas que les parents aient à payer les séjours des enfants », précise-t-il.

« Avec ce soutien, on serait capable d’accueillir des enfants qui en ont besoin, comme lorsque le camp a été créé en 1930 », raconte M. De Lorimier.

Le camp Bruchési a été construit sur les rives du lac de l’Achigan pour éloigner de la tuberculos­e les jeunes Montréalai­s dans le besoin, entassés dans la ville.

En fin de journée hier, après l’appel du Journal, le cabinet du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, a pris contact avec M. De Lorimier.

« Le dossier sera poussé plus loin », s’estil réjoui.

 ?? PHOTO MARTIN ALARIE ?? Nicolas De Lorimier, le directeur du camp de vacances Bruchési, à Saint-Hippolyte dans les Laurentide­s, croit que ses installati­ons qui sont adaptées au contexte de pandémie depuis 1930 devraient avoir le droit d’accueillir des jeunes défavorisé­s cet été.
PHOTO MARTIN ALARIE Nicolas De Lorimier, le directeur du camp de vacances Bruchési, à Saint-Hippolyte dans les Laurentide­s, croit que ses installati­ons qui sont adaptées au contexte de pandémie depuis 1930 devraient avoir le droit d’accueillir des jeunes défavorisé­s cet été.

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