Norma Moscovitz,
94 ans, Côte-Saint-Luc
Féminine et féministe : deux mots qui décrivent bien Norma Moscovitz.
La nonagénaire a toujours accordé une grande importance à son apparence, même dans les dernières années, alors qu’elle résidait au centre Maimonides, à Côte-Saint-Luc.
Sa bataille contre l’Alzheimer ne l’empêchait pas de porter les plus belles robes et d’être toujours maquillée à la perfection.
Féministe avant l’heure, Mme Moscovitz n’a jamais voulu dépendre de l’homme avec qui elle a partagé 73 ans de sa vie.
« C’était une femme très forte et indépendante. Elle nous a appris à être forts », souligne sa fille Alice Raby, âgée de 72 ans.
La mère de trois enfants détenait déjà son permis de conduire dans les années 1950, à une époque où peu de femmes prenaient le volant.
Elle parcourait fièrement les rues de Montréal dans sa voiture décapotable vert forêt du constructeur anglais Morris.
Bien avant que le yoga ne devienne populaire, Mme Moscovitz s’y est intéressée.
Après un cours qui lui a donné la piqûre dans les années 1960, elle s’est mise à l’enseigner dans différents centres et cégeps de la métropole.
Pour elle, c’était aussi une façon de gagner son propre salaire.
La professeure aguerrie a pratiqué durant 50 ans, jusqu’à ce qu’elle soit elle-même devenue septuagénaire.
« J’ai reçu beaucoup de cartes de condoléances de gens qui étaient dans ses classes », note Mme Raby, qui décrit sa mère comme une femme « très athlétique ».
Sportive accomplie, Mme Moscovitz jouait également au golf et au tennis, en plus de faire du ski à un niveau compétitif.
« Elle était très tenace. Elle a gagné plusieurs trophées, elle n’était pas contente si elle ne gagnait pas », illustre sa fille.