Le Journal de Montreal

Aline Pouliot Sweeney,

- – Claudia Berthiaume

La famille d’Aline Pouliot Sweeney a bien cru que la COVID-19 épargnerai­t cette dame si douce.

Alitée en permanence, l’octogénair­e ne pouvait plus sortir de sa chambre du CHSLD Sainte-Dorothée, à Laval.

Elle devrait donc faire partie des derniers Gaulois n’ayant pas attrapé le virus au sein du centre pour aînés le plus durement touché de la province, croyaient ses proches.

Des employés l’ont malheureus­ement contaminée malgré eux, et l’état de Mme Pouliot Sweeney s’est dégradé à un point tel que ses proches ne la reconnaiss­aient plus lors des derniers appels vidéo auxquels ils ont participé.

« Elle a été 22 jours sans manger ni boire pratiqueme­nt. C’est une mort atroce », laisse tomber sa belle-fille, Édith Boissonnea­ult.

« Ma mère ne méritait pas ça », poursuit le fils de la défunte, Ronald Sweeney, ajoutant que sa mère était une « personne de famille » et qu’elle aurait assurément aimé être entourée lors de ses derniers moments.

« Ronnie », comme elle le surnommait, garde néanmoins le souvenir d’une femme prête à tout essayer, à tout voir.

Après le décès de son grand amour, Howard, Mme Pouliot Sweeney a voyagé à plusieurs reprises en Europe.

« Elle ne marchait pas vite, mais elle suivait tout le temps. Un peu comme le lapin Energizer », illustre son fils.

Très coquette, celle qui vendait des vêtements dans des magasins à grande surface avait conservé ses petites habitudes lorsqu’elle a emménagé en résidence.

« Son petit verre de vin blanc en soupant, c’était sacré. Je lui en apportais une bouteille toutes les semaines », décrit M. Sweeney.

La mère de trois enfants, dont elle était très fière, a malheureus­ement dû vivre le décès de ses deux aînés dans les dernières années.

Cette dame au coeur d’or ne souhaitait qu’une chose pour son propre départ : une petite messe bien simple.

Pandémie oblige, son dernier voeu ne pourra toutefois être exaucé, se désolent ses proches.

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