Éviter la case départ
« Si on se laisse aller, ça va être dur. »
Cette phrase lancée jeudi par le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, n’était absolument pas innocente, alors que le Québec poursuit son déconfinement.
Après des mois d’isolement pour éviter la propagation du virus, tous rêvent de se retrouver sur la terrasse au soleil pour partager un repas.
Ce scénario redevenu réalité depuis vendredi, et qui s’apparente aujourd’hui à une félicité, nous semblait acquis avant que ne frappe la COVID-19. Il n’y a rien de tel que d’être privé de liberté pour en découvrir toute la richesse.
CASE DÉPART
Cette richesse, néanmoins, il faudra en user avec prudence si l’on ne souhaite pas en être de nouveau privé. La dernière chose que souhaitent les Québécois, c’est de se retrouver à la case départ, pris dans cet étau qui nous étouffe collectivement.
Il sera tout de même tentant de se laisser aller, à l’abri des regards indiscrets et avec quelques verres dans le nez, et d’oublier les précautions d’usage. L’humain est ainsi fait que quand il jase, s’enflamme, s’emporte, renchérit, la proximité s’invite comme un réflexe. Se retrouver à moins de deux mètres alors qu’on n’habite pas la même maison peut être si vite arrivé…
PAS PRÊTS
Il faudra suivre la prescription, comme l’a dit le Dr Arruda, et plus les gens la suivront, moins on risquera de subir le cauchemar d’une seconde vague. Le premier ministre François Legault l’admet candidement : notre système de santé n’est pas prêt pour une telle éventualité. Il faut tout faire pour l’éviter.
À ce sujet, bien qu’on meure tous d’envie de revenir à la vie normale, les experts sont d’ailleurs partagés sur la vitesse avec laquelle le gouvernement du Québec a entrepris le déconfinement. Espérons qu’on ne se soit pas tiré dans le pied, mais en attendant, tâchons d’en profiter sans faire les fous.