Guy A. Lepage est inquiet
« On avance à tâtons », déclare l’animateur en entrevue au Journal
À quelques heures de clôturer la 16e saison de Tout le monde en parle, Guy A. Lepage est inquiet. Non pas pour sa famille, qui demeure en santé, ou pour son émission, qui roule rondement, mais pour sa société.
La poursuite du déconfinement en pleine pandémie de COVID-19 préoccupe l’animateur. Relancer l’économie, oui, mais à quel prix ?
« On ne fait que des essais et erreurs depuis le début, déclare-t-il en entrevue au
Journal. On avance à tâtons au Québec. Je ne remets pas en question la bonne volonté de nos dirigeants. Mais ça n’avance pas aussi vite qu’ils l’ont dit. Ça ne donne pas les résultats espérés. »
UN SUCCÈS QUI DURE
Ce soir, Guy A. Lepage animera le dernier
Tout le monde en parle du calendrier 20192020. Pour l’occasion, il recevra Martin Petit, la ministre Danielle McCann, PierLuc Funk, Sarah-Jeanne Labrosse, Chantal Hébert et Diane Dufresne. Comme chaque semaine depuis le 22 mars, il pilotera l’émission en direct du studio 42 de Radio-Canada.
La formule dépouillée du plaît visiblement aux Québécois. Selon les données confirmées de Numéris, elle rejoint en moyenne 1 258 000 téléspectateurs. « Après autant d’années, les gens nous font encore confiance. Ils regardent du monde parler durant 2 heures et quart. C’est juste du monde assis qui jase. Je trouve ça en tabarouette », commente l’animateur.
EN DIRECT VS EN DIFFÉRÉ
Ce « nouveau » Tout le monde en parle sans montage ravit plusieurs observateurs, mais Guy A. Lepage préférerait que l’émission revienne en mode original en septembre. À moins qu’on soit encore en état d’alerte, avec une actualité qui évolue d’heure en heure. « L’avantage d’avoir du montage, c’est que tu peux poser trois ou quatre questions champ gauche un peu weird. Quand ça tombe à plat, tu coupes au montage, mais quand l’invité embarque, ça donne quelque chose qu’on ne voit nulle part ailleurs. » Guy A. Lepage croit également que l’absence de public en studio a mené au moment le plus marquant du rendez-vous télévisuel cette année : quand Justin Trudeau a déclaré qu’il ne savait pas s’il enverrait ses enfants à l’école s’il habitait au Québec. « S’il y avait eu du monde, je pense qu’il aurait répondu plus comme un premier ministre que comme un papa. » « Une des choses que j’ai remarquées depuis dix semaines, c’est à quel point la pandémie fragilise les gens. Les invités se confient très rapidement. »
Quant au segment musical, il pourrait revenir l’automne prochain. « On a présenté quelques prestations musicales au début de Tout le monde en parle, mais on les a enlevées parce que les cotes d’écoute chutaient de moitié, révèle l’animateur. Avant, c’était un turn off ; aujourd’hui, c’est un hit .»
LEÇONS À TIRER
Hormis l’enregistrement des nouveaux épisodes de Bébéatrice, Guy A. Lepage n’a aucun plan pour cet été. Parmi les leçons qu’il souhaite qu’on tire des événements des derniers mois, il mentionne l’achat local. Mais plus que tout, il espère qu’on trouve une façon de gérer le bourbier des CHSLD. « C’est une honte nationale. C’est une honte qu’on cache depuis à peu près 35 ans au Québec. C’est devenu un mouroir. C’est hallucinant. Ça fait mal au coeur », indique l’animateur, qui salue le courage des travailleurs de première ligne.
ICI Télé présente Tout le monde en parle ce soir à 20 h. Une émission de meilleurs moments sera diffusée le 31 mai.