Le Journal de Montreal

Les tartares, un succès boeuf malgré la crise

La bannière québécoise Kutö a vu ses ventes exploser durant la pandémie grâce aux plats à emporter

- FRANCIS HALIN

Alors que des centaines de restaurant­s jouaient leur survie, une bannière québécoise de tartares a vu ses ventes bondir de 50 % en pleine crise des prix du boeuf.

« On roule à 125 % de notre chiffre d’affaires habituel. À certains comptoirs, les ventes ont bondi de 50 %, même si les salles à manger étaient fermées », lance Jean-Michel Paquet, grand patron de la bannière de tartares Kutö, qui compte 16 succursale­s.

Même si l’un de ses ingrédient­s phares, le boeuf frais, lui coûte plus cher en raison des cas de COVID-19 qui ont paralysé les usines de transforma­tion de viande, comme celle de Cargill à Chambly, Kutö goûte au succès.

« Depuis les débuts, les prix du boeuf à tartare ont explosé de plus de 40 %, mais on a absorbé cette hausse-là pour ne pas la refiler à nos clients », poursuit Jean-Michel Paquet.

Fondée dans le Vieux-Longueuil il y a quatre ans, Kutö a son siège social et son usine de transforma­tion d’une quinzaine d’employés à Delson, en Montérégie.

LE POISSON PLUS STABLE

Contrairem­ent à 70 % des restaurate­urs au pays qui risquent d’être incapables de payer leurs factures ces trois prochains mois, selon Restaurant­s Canada, la Kutö a vu ses ventes exploser grâce aux plats à emporter.

« Le prix du saumon et du thon, c’est stable ces temps-ci, mais pas le boeuf.

Avant, j’achetais juste du Cargill. Maintenant, je téléphone partout pour trouver des lots. J’achète de différente­s compagnies », explique le propriétai­re.

CHARGE DE TRAVAIL ACCRUE

Avant la crise, l’homme d’affaires n’avait qu’à passer une commande pour recevoir ses palettes de boeuf frais qu’il refilait à ses franchisés, mais la crise actuelle a compliqué les choses.

Il doit maintenant passer le quart de son temps au téléphone pour dénicher des lots partout au pays.

« Ma charge de travail a explosé. Il y a des semaines où je faisais de la livraison. Il y en a d’autres ou je faisais des quarts de nuit pour cuire des croûtons avec ma femme, confie Jean-Michel Paquet. Jamais je n’aurais fait ça il y a six mois parce que j’avais 15 employés. On est passé à cinq. »

ÉPREUVE DU FEU

Aujourd’hui, l’entreprene­ur, qui partage son temps entre l’ouverture de nouvelles franchises et ses deux autres restaurant­s, l’un à Saint-Constant et l’autre à Paris, estime que la crise sera l’épreuve du feu des restaurate­urs.

« La situation actuelle fait en sorte que les vrais vont s’en sortir, ceux qui arrivent avec des solutions et qui sont prêts à travailler », conclut Jean-Michel Paquet.

Plus de la moitié des éleveurs de bovins estiment que les programmes d’aide d’urgence sont insuffisan­ts, selon un récent sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te.

« DEPUIS LES DÉBUTS, LES PRIX DU BOEUF À TARTARE ONT EXPLOSÉ DE PLUS DE 40 %, MAIS ON A ABSORBÉ CETTE HAUSSE-LÀ » – Jean-Michel Paquet, PDG de Kutö

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PHOTO COURTOISIE Le PDG de la bannière de tartares Kutö, Jean-Michel Paquet, a vu les ventes de certains de ses franchisés doubler malgré la crise du boeuf du fait des cas de COVID-19 qui ont paralysé les usines de transforma­tion de viande, comme celle de Cargill à Chambly.

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