Le Journal de Montreal

Josée Legault

- JOSÉE Blogueuse au Journal Politologu­e, auteure, chroniqueu­se politique La Presse josee.legault @quebecorme­dia.com @joseelegau­lt

LEGAULT

À Montréal, l’épicentre de la COVID-19 au pays, la situation dans plusieurs parcs devient inquiétant­e. Sur tous les plans – santé publique, salubrité et sécurité –, le problème est sérieux.

Dès qu’il fait beau, les parcs débordent. On sait pourquoi. À Montréal, avoir une cour est un luxe dont la majorité est privée. Après deux mois de confinemen­t, le besoin de prendre l’air est donc pressant.

Les autorités se préoccupen­t de la distanciat­ion dans les parcs, mais le soir et la nuit, il se passe des choses troublante­s. Samedi, faisait état de la détériorat­ion de la situation dans les parcs La Fontaine, Laurier et du Mont-Royal.

Trop de monde, consignes d’hygiène peu respectées, bruit excessif le soir, peu de masques, beaucoup d’alcool, etc. Le phénomène n’a rien d’anecdotiqu­e. De plus en plus de résidents locaux le voient et le subissent.

QUI NETTOIERA ?

Or, des parcs, il y en a dans tous les quartiers. Vivant autour, il y a du monde riche et du monde pas riche du tout. Un exemple parmi d’autres. En fin de semaine, au parc La Fontaine, beaucoup de monde, mais peu de policiers.

Au fil des heures, des gens traversent sur des rues adjacentes. Pourquoi ? Pour aller se « soulager » dans les ruelles. Certains urinent sur des clôtures. D’autres défèquent dans des entrées arrière plus discrètes de maisons ou de garages. Ces ruelles servent de toilettes à ciel ouvert.

Je l’ai vu à plusieurs reprises. Des voisins, aussi. Le soir, l’alcool aidant, c’est encore pire. Quand on les voit, on a beau leur dire, ça ne change rien. La « police du pipi-caca » ne devrait pas relever des citoyens.

Or, dans les ruelles, il arrive que des enfants jouent. Combien de résidents marcheront aussi sans le savoir dans des déjections en pleine pandémie ? Et qui les nettoiera ? Montréal était pourtant déjà bien assez sale comme ça.

PLUS DE PATROUILLE­S

Ça ne pourra pas durer. Il en va de la sécurité, de la salubrité et de la santé des Montréalai­s. La mairesse Valérie Plante doit s’occuper de ce problème qui, très franchemen­t, ne se dissuade pas avec des sourires.

Ça prend des patrouille­s policières. Visibles et plus nombreuses. Jour, soir et nuit. Parce que jusque dans la nuit, ça crie aussi de plus en plus dans les parcs. Le temps de la pandémie, pourquoi ne pas les fermer en fin de soirée, pour vrai, par des patrouille­urs ?

Tout au long de la grève étudiante de 2012, jour après jour, les autorités n’avaient pourtant pas hésité à dépenser des millions en déploiemen­t massif de policiers pour « suivre » des étudiants dans la rue. À Montréal, à lui seul, leurs heures supplément­aires avaient coûté 7 millions $.

À l’opposé, face à un virus d’une extrême contagion, dans des parcs bondés et aux alentours, des policiers, on en voit très peu. Il ne s’agit pas d’imposer un « État policier », mais de dissuader des comporteme­nts hautement risqués.

Les parcs doivent servir à donner de l’air aux Montréalai­s, et non pas de défouloirs à des incivilité­s d’autant plus dangereuse­s en temps de pandémie.

 ??  ?? Dans plusieurs parcs de Montréal et aux alentours, la situation se détériore. Il faut que la mairesse agisse.
Dans plusieurs parcs de Montréal et aux alentours, la situation se détériore. Il faut que la mairesse agisse.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada