Près de 1000 postes perdus en aéronautique
Jusqu’à 4000 emplois de plus pourraient disparaître
Près de 1000 emplois ont déjà été perdus dans le secteur aéronautique québécois et le pire est encore à venir.
L’industrie a encore subi un coup dur vendredi lorsque Mitsubishi Aircraft a annoncé son départ de la région de Montréal, huit mois à peine après y avoir mis les pieds. Une cinquantaine de salariés, principalement des ingénieurs, perdront leur emploi.
Ayant bénéficié d’une aide de 12 millions $ de Québec, le nouveau centre de Mitsubishi à Boisbriand devait employer jusqu’à 250 personnes d’ici 2024.
Également, la semaine dernière, Rolls-Royce a annoncé le licenciement de 9000 travailleurs dans le monde. On ne sait pas encore combien des quelque 1000 employés québécois du motoriste britannique seront touchés.
« On ne peut pas ne pas être touchés par ça », estime Suzanne Benoît, PDG d’Aéro Montréal.
Au début du mois, Bombardier a également évoqué des licenciements en raison du ralentissement de la demande, mais le couperet n’est pas encore tombé.
Chez CAE, qui fabrique des simulateurs de vol, les 1500 travailleurs mis à pied à Montréal le mois dernier ont été rappelés, mais c’était grâce à la subvention salariale d’Ottawa, d’une durée limitée.
DE 4000 À 5000 EMPLOIS EN JEU
Mme Benoît s’attend à ce que, finalement, la crise entraîne la perte de 4000 à 5000 des quelque 43 400 emplois du secteur aéronautique québécois, qui était sur une lancée depuis quelques années. C’est le nombre de licenciements que l’industrie avait connu lors de la crise financière de 2008.
« On a un risque ici, au Québec, parce qu’on a énormément de filiales de multinationales étrangères », soutient la PDG d’Aéro Montréal, en notant que ces géants ont généralement tendance à privilégier le maintien des emplois dans leur pays d’origine.
« Ça va être vraiment compliqué de trouver des solutions pour garder nos ingénieurs ici », prévient-elle.
Aéro Montréal, qui a tenu hier son assemblée annuelle de façon virtuelle, a réagi en créant un « comité stratégique pour accélérer la sortie de crise ».
Les perspectives sombres de l’industrie n’ont pas empêché le ministre Pierre Fitzgibbon de présenter le secteur comme « l’un des piliers de la relance de l’économie québécoise ».