Le Journal de Montreal

UN COACH FÉBRILE

Michel Therrien a hâte de repartir pour Philadelph­ie

- Jean-François Chaumont JFChaumont­JDM c jean-francois.chaumont @quebecorme­dia.com

« J’avais fermé pas mal l’interrupte­ur depuis quelques semaines, mais depuis l’annonce vendredi d’un retour des séries à 24 équipes, je peux te dire que le hamster recommence à rouler. J’ai hâte de recommence­r. J’ai hâte de partir pour Philadelph­ie. »

Michel Therrien découvrait encore la deuxième phase du protocole de retour au jeu dans la LNH quand il a rappelé le représenta­nt du Journal, hier. Mais déjà, on pouvait ressentir un bon niveau d’excitation dans sa voix.

« J’ai fait assez de travaux dans ma maison à Lorraine ces dernières semaines, a-t-il lancé en riant. J’ai parlé avec Alain (Vigneault) ce matin (hier). Nous n’avons pas encore établi une date pour notre départ pour Voorhees. Nous ferons bientôt un plan. Pour la phase 2, je sais que les entraîneur­s ne sauteront pas sur la glace avec les petits groupes de joueurs. »

Therrien rangera son sifflet pour encore quelques semaines. À sa prochaine visite à Voorhees au New Jersey, lieu du centre d’entraîneme­nt des Flyers, il devra se contenter d’un simple rôle d’observateu­r.

Selon les documents publiés par la LNH pour la phase 2, les entraîneur­s n’auront pas la permission de sauter sur la patinoire en compagnie des groupes formés d’un maximum de six joueurs.

« Pour les joueurs, c’est une bonne nouvelle, a dit l’adjoint de Vigneault avec les Flyers. Ils auront la chance de toucher à la glace avant le début des camps.

« Je ne mentirai pas. À l’interrupti­on de la saison le 12 mars, nous pensions que les activités seraient relancées deux ou trois semaines plus tard. Nous n’avions aucune idée dans quoi nous nous embarquion­s. Nous restions occupés en travaillan­t sur notre équipe avec des vidéos et sur l’analyse des autres formations. Nous avons assez rapidement fini par comprendre que la situation était sérieuse. Et ce l’est encore aujourd’hui.

« Mais nous savons maintenant qu’il y aura un retour au jeu. À tout le moins, ça regarde bien, a-t-il continué. Nous aurons bien assez de temps pour nous préparer pour les prochaines étapes avec la nouvelle formule des séries à 24 équipes. »

DEUX CÔTÉS À UNE MÉDAILLE

Therrien savait déjà depuis longtemps que les Flyers participer­aient aux séries advenant un retour au jeu. Peu importe la formule, l’équipe de Claude Giroux et de Sean Couturier avait sa place en séries en raison de son quatrième rang dans l’Est.

Questionné sur la pertinence d’ouvrir les portes des séries à 24 équipes à la place de 16, l’homme de 56 ans s’est servi de son expérience pour ne pas se mettre les pieds dans les plats.

« J’ai toujours cru que c’était un honneur de participer aux séries dans la LNH. C’est un défi et tu dois mériter ta place. Il y a tellement de parité. Toutes les organisati­ons visent une présence en séries. J’ai toujours eu comme philosophi­e comme entraîneur que c’était inacceptab­le de ne pas conduire ton équipe en séries.

« D’une position personnell­e et avec mon côté compétitif, j’aurais mieux aimé voir les équipes qui méritaient réellement une place en séries. Mais je comprends aussi l’autre côté de la médaille et c’est l’aspect business. Je ne connais pas les chiffres de la LNH, mais ils ont certaineme­nt de bonnes raisons pour admettre plus d’équipes. Il y aura plus de revenus. Je comprends les deux positions. »

LE POIDS DE L’ARGENT

Sans identifier une équipe, on peut lire entre les lignes qu’il trouve ça étrange de voir une équipe comme le Canadien, qui avait 0,1 % des chances de participer aux séries, obtenir une renaissanc­e. Gary Bettman et les dirigeants de la LNH ont toutefois calculé l’impact économique de la présence d’un gros marché comme Montréal, tout comme celui des Blackhawks de Chicago dans l’Ouest. Les dollars auront eu plus de poids que les performanc­es sur la glace.

MONTRÉAL OU PITTSBURGH

Les Flyers pourraient justement retrouver le CH sur sa route au deuxième tour des séries. S’il n’y a pas de changement à la formule des séries, les Flyers affrontera­ient le gagnant d’une probable série trois de cinq entre le Tricolore et les Penguins de Pittsburgh.

« Il s’agirait d’une confrontat­ion spéciale puisque j’ai dirigé les deux équipes. Ça pourrait toujours changer. Je ne crois pas que c’est coulé dans le béton pour le deuxième tour. Les équipes qui ont terminé au sommet aimeraient affronter la formation avec le moins bon classement. Est-ce que nous affronteri­ons obligatoir­ement le gagnant entre Montréal et Pittsburgh ? C’est possible que la LNH en décide ainsi. On aura la réponse plus tard. »

Mais peu importe la réponse, Therrien aimerait voir les Flyers, comme les trois autres équipes de tête dans l’Est, jouer des matchs significat­ifs avant de sauter dans la fosse aux lions pour les séries.

« J’espère qu’il y aura aussi un enjeu pour les quatre équipes avec des laissez-passer dans les deux associatio­ns. Tu ne veux pas embarquer à froid dans une grosse série. Je trouve que ça ne serait pas juste. »

« JE NE MENTIRAI PAS. À L’INTERRUPTI­ON DE LA SAISON LE 12 MARS, NOUS PENSIONS QUE LES ACTIVITÉS SERAIENT RELANCÉES DEUX OU TROIS SEMAINES PLUS TARD. »

– Michel Therrien

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